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Publié le 3 juillet dans Le Figaro
Twitter a concentré l’attention de tous en s’attaquant aux tweets de Donald Trump, fin mai. Mais pour les utilisateurs lambda du réseau social aux minimessages de 240 signes, la réalité est bien différente. D’après une étude commandée par la Commission européenne et publiée récemment, Twitter est la plateforme la moins bonne quand il s’agit de lutter contre la haine en ligne.
"Avec autant de contenus postés chaque jour, repérer les propos haineux revient à chercher une aiguille dans une botte de foin." Nick Clegg, responsable des affaires publiques de Facebook
Cette étude a été mise en place à la suite de la création par la Commission européenne, en 2016, d’un code de bonne conduite de lutte contre la haine en ligne. Aujourd’hui, presque toutes les plateformes l’ont signé, TikTok ayant été la dernière à y adhérer, courant juin. Seul WhatsApp refuse de s’engager, se considérant comme une messagerie et non un réseau social. En signant, les plateformes promettent notamment de retirer les contenus haineux en moins de 24 heures et d’informer les usagers de la suite donnée à leur plainte. «Les entreprises ont pleinement respecté leur engagement de traiter les requêtes en moins de 24 heures, Facebook réagissant dans ce délai dans 95,7 % des cas», a commenté la Commission européenne.
Si Facebook gère mieux les plaintes, en proportion des cas relevés, cela ne veut pas dire qu’il agit correctement pour autant. Ses trois milliards d’utilisateurs postent 100 milliards de messages par jour. Personne sait quelle est la proportion de contenus haineux. Mais même si Facebook en retirait 99 %, il resterait encore des millions de messages problématiques.
«Avec autant de contenus postés chaque jour, repérer les propos haineux revient à chercher une aiguille dans une botte de foin, a plaidé dans une tribune le responsable des relations publiques de Facebook, Nick Clegg. Nous investissons des milliards de dollars chaque année en personnels et en technologie afin de garder une plateforme sûre.» Casey Newton, rédacteur en chef de The Verge et d’habitude peu complaisant envers Facebook, ne dit pas autre chose: «Ce qui a été présenté au début comme un problème d’application des règles par Facebook est en réalité un problème strictement lié à la taille de ce réseau social. Une entreprise qui héberge 100 milliards de nouveaux messages par jour est une entreprise qui est condamnée à héberger beaucoup de contenus haineux. Point barre.»