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Message de Monsieur le Président du Crif Marseille Provence, Bruno Benjamin :
« Cet après-midi, j'ai assisté à la cérémonie de restitution de l'œuvre d'André Derain « Pinède de Cassis ».Ce tableau appartenait à René Gimpel, juif, marchand d'art et grand résistant. Cette œuvre fut spoliée pendant la période de l'occupation et rachetée par la ville en 1987. Les héritiers Gimpel engageaient des actions en justice afin de récupérer son bien. Je remercie le maire de Marseille Benoît Payan qui a accédé à la demande de la famille en restituant cette œuvre majeure. Cette période sombre de la Seconde Guerre mondiale et ses travers ont généré le dépouillement de familles juives, certaines furent détentrices d'œuvres inestimables ».
Publié le 28 janvier dans Le Parisien
« Je veux rendre un hommage particulier à un homme qui avait perçu l'immense valeur de ce tableau et à qui nous restituons par contumace son bien » : le maire de Marseille (Bouches-du-Rhône), Benoît Payan, a présidé mercredi 27 janvier, date symbolique de la journée internationale de la mémoire des victimes de la Shoah, en mairie une cérémonie de remise à ses héritiers du tableau d'André Derain, « Pinède, Cassis », qui appartenait au marchand d'art René Gimpel.
Juif et résistant, fondateur du réseau Gloria, René Gimpel a été arrêté trois fois avant d'être déporté en 1944 au camp de Neuengamme où il est mort d'épuisement en janvier 1945. Il avait dû vendre dès 1942, et à « vil prix », sa collection personnelle dont faisait partie cette œuvre du maître du fauvisme car le marchand d'art était interdit d'activité professionnelle par la législation antisémite de l'Etat Français.
Deux autres œuvres du peintre fauve restituées
Un collectionneur marseillais l'avait achetée de bonne foi en 1943 et le musée Cantini de Marseille, où il était exposé, l'avait acquis légalement en 1987.
La cour d'appel de Paris a reconnu le 30 septembre dernier que trois œuvres du peintre fauve datant de 1907, dont celle rendue hier, avaient fait l'objet d'une vente forcée et d'une spoliation sous Vichy et ordonné leur restitution aux petits-enfants de René Gimpel.
Le musée d'art moderne de Troyes dans l'Aube leur a déjà rendu les deux autres tableaux en sa possession.
Tout en indiquant que la direction des musées marseillais continuait ses recherches d'œuvres éventuellement spoliées, Benoît Payan a demandé aux héritiers de le laisser en libre accès au public et a annoncé qu'une salle du musée Cantini porterait désormais le nom de René Gimpel.