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Publié le 15 mars dans L'Est Républicain
L’affaire a été traitée très vite : signalé à 10 h 45, effacé à 11 h 05. Un tag a fait son apparition jeudi matin, sur les murs d’une niche en pierre servant d’arrêt de bus au centre-ville de Nancy. Le contenu (et l’intention !) en était sans équivoques : « Simone Veil, avorteuse juive ».
L’auteur des tags avait choisi le feutre comme outil de son forfait, étalant son message sur une surface de 50 cm sur 50, au 34, Cours Léopold.
Alertés, les services de police se sont rendus sur place pour constater les faits. Décision a été prise d’ouvrir une enquête qui sera menée par le groupe d’appui judiciaire (le GAJ).
Cet incident s’inscrit dans un contexte déjà agité par plusieurs incidents liés à la personnalité de l’ancienne ministre dont le nom, même après son décès, cristallise régulièrement la haine antisémite.
Une enquête a d’ailleurs été ouverte à Paris début février après la découverte de l’œuvre vandalisée du street artiste C215. Les portraits de l’ancienne rescapée des camps nazis, réalisés sur deux boîtes aux lettres jaunes, avaient été recouverts de croix gammées.
À Nancy peu de temps après, la dalle de la place Simone-Veil avait été victime d’élucubrations pseudo-religieuses, déjà tracées au feutre, à mettre néanmoins sur le compte d’un probable délire psychique.
Quoi qu’il en soit, une fois les policiers passés, la Métropole de Nancy, chargée d’effacer les tags, a été immédiatement avertie. Et s’est exécutée à vitesse éclair.
Ce que le maire de Nancy Laurent Hénart a apprécié, qui manifestait hier « tristesse et indignation » et souhaitait que les auteurs du tag « soient rapidement appréhendés et sévèrement punis.»
Indignation partagée par le président de la Métropole André Rossinot qui souligne : « Dans notre métropole humaniste et partout en France, nous ne devons jamais céder à la banalisation de tels actes. »
Quant au président du conseil départemental Mathieu Klein, il réagissait en un tweet : « Honte à ceux qui souillent la mémoire de Simone Veil et Nancy. Haine des juifs et haine des femmes font toujours bon ménage. Féminisme et lutte contre l’antisémitisme doivent rester des alliés indéfectibles.»