Lu dans la presse
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Publié le 24 Avril 2019

France/Haine - Le mouvement d’ultradroite Bastion social dissout en Conseil des ministres

Le président Emmanuel Macron s’était engagé fin février à la dissolution de ce groupuscule identitaire, né à Lyon en 2017. Le Crif salue la décision du Conseil des Ministres de dissoudre ce groupe d'ultra-droite qui prône la haine raciste et antisémite.

Publié le 24 avril dans L'Obs

La dissolution du mouvement d’ultradroite Bastion social, accusé d’appeler à la haine, aux discriminations et aux actions violentes, a été prononcée mercredi 24 avril en Conseil des ministres, a annoncé le ministère de l’Intérieur.

Le président Emmanuel Macron s’était engagé fin février à la dissolution de ce groupuscule identitaire, né à Lyon en 2017. Cette décision a été prise « pour mettre fin aux exactions répétées commises » en marge de rassemblements de voie publique, a précisé le ministère dans un communiqué.

 

« Ils sont clairement violents »

Bastion social est né au printemps 2017 à Lyon. Ses membres-fondateurs sont des anciens du Groupe union défense, le GUD, un syndicat étudiant d’extrême droite aujourd’hui dissous.

Bastion social s’inspire du mouvement italien CasaPound et adhère aux thèses du « grand remplacement », qui prophétise la disparition des « peuples européens ». Il affirme également lutter contre le « capitalisme ultralibéral » et veut offrir son aide aux plus démunis, mais français seulement.

Très discret sur le nombre de personnes qui composent vraiment ce mouvement, il a tenté d’essaimer dans plusieurs villes comme Strasbourg, Chambéry ou Aix-en-Provence. Mais à Clermont-Ferrand, le groupuscule identitaire a jeté l’éponge en octobre quelques mois seulement après l’ouverture de son bar associatif, se disant « sous pressions policières, administratives et juridiques ».

A Lyon, c’est la municipalité qui a fermé son « Pavillon noir » dans le Vieux-Lyon un mois plus tard. Plusieurs de ses membres ont été condamnés pour violences. Et son ancien leader national Steven Bissuel s’est retiré en septembre après une condamnation à 20 000 euros d’amende pour avoir notamment publié sur les réseaux sociaux un dessin d’une étiquette de bouteilles de jus de fruit détournée, avec l’inscription « Shoasis ».

Ces dernières semaines, le mouvement n’a pas caché sa sympathie pour les « gilets jaunes », d’où sa présence visible dans les cortèges.

« Ils sont clairement violents », indique à l’AFP le politologue Stéphane François, spécialiste des droites radicales.