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Publié le janvier dans L'Orne hebdo
« C’est un haut-lieu de la mémoire de l’humanité que vous allez découvrir », annonçait Olivier Lalieu, responsable au Mémorial de la Shoah, dans l’avion qui les emmenait pour Cracovie, en Pologne.
Mercredi 15 janvier 2020, 140 lycéens et apprentis de Normandie ont entamé un voyage d’études de deux jours vers la ville d’Oswiecim, plus connue sous le nom germanisé d’Auschwitz.
Parmi ces lycéens, des élèves de la classe de terminale du lycée Saint-François-de-Sales, à Alençon (Orne).
Depuis le début de l’année scolaire, sous la houlette de leur professeure d’Histoire-Géographie Marie-Edith André, ils ont entamé un important travail de mémoire sur cette période sombre de l’humanité qu’est la Shoah. Notamment en retraçant le parcours de quatre familles ornaises, déportées au camp d’Auschwitz-Birkenau, le plus important camp de concentration et d’extermination nazi.
Un vaste complexe de 170 hectares où 1,1 million de déportés ont été assassinés, dont 1 million de juifs.
« Comment ont-ils pu être aussi fous ? »
En arpentant les allées du camp, en pénétrant dans les baraquements encore debout ou en se rendant sur les vestiges des chambres à gaz, en grande partie détruits par les nazis avant leur départ, les élèves normands ont complété leurs travaux en classe par la découverte d’un lieu où les mots ne suffisent pas toujours pour raconter l’horreur.
« J’ai encore du mal à m’imaginer que des gens ont connu leurs derniers instants de vie ici », lâchait Aurélien, lycéen alençonnais, en longeant les rails des trains qui amenaient les déportés vers la mort. « Comment des gens ont-ils pu être aussi fous pour organiser un tel génocide ? », s’interrogeait-il.
Quatorze élèves de terminale métiers de la sécurité du lycée Saint-François-de-Sales, à Alençon, font partie de la délégation normande. (©L’Orne Hebdo)
Ginette Kolinka, rescapée d’Auschwitz-Birkenau, accompagne les lycéens normands. (©L’Orne Hebdo)
Un génocide expliqué en partie par l’accompagnatrice privilégié des élèves normands : Ginette Kolinka, 94 ans, survivante de la Shoah et déportée à Auschwitz-Birkenau en avril 1944. Son père, Léon, et son petit frère, Gilbert, n’en sont jamais revenus.
Son témoignage fort apporte une autre dimension à la visite des lycéens. Elle explique :
« Avant d’être emmenée au camp, je n’avais jamais eu peur, car on nous le présentait comme un camp de travail et le travail ne me faisait pas peur. Mais une fois là-bas, la brutalité des nazis vous glaçait le sang. »
Alors que les 75 ans de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau seront commémorés le 27 janvier prochain, Ginette Kolinka continue encore et encore d’accompagner les étudiants dans ce lieu où elle a subi la barbarie nazie, « car après la disparition des derniers survivants, ce seront eux et leurs professeurs, les passeurs de mémoire. »