Lu dans la presse
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Publié le 11 Octobre 2019

Syrie - Macron appelle la Turquie à "mettre un terme" à son offensive "unilatérale"

En déplacement ce jeudi à Lyon, Emmanuel Macron a été interrogé sur l'offensive turque en Syrie de ce mercredi. Le président français a appelé "à mettre un terme le plus rapidement possible" à cette offensive qui "risque d'aider Daesh à reconstruire son califat".

Publié le 10 octobre dans BFM TV

Pour le président français, cette offensive pourrait permettre à Daesh de reformer son califat. 

"Je condamne avec la plus grande fermeté l'offensive militaire unilatérale en Syrie et j'appelle la Turquie à y mettre un terme le plus rapidement possible", a-t-il affirmé. "Ce risque d'aider Daech à reconstruire son califat, c'est la responsabilité que prend la Turquie", dénonce-t-il encore.

 

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Publié le 10 octobre, L'article à lire pour comprendre l'offensive turque contre les forces kurdes en Syrie

L'armée turque et des supplétifs syriens ont lancé mercredi une opération à la frontière. Les frappes aériennes et les tirs d'artillerie ont visé plusieurs secteurs frontaliers dans le nord syrien.

En France, aux Etats-Unis, en Iran, en Israël, en Arabie saoudite... Partout dans le monde, des voix inquiètes s'élèvent pour dénoncer l'intervention turque dans le nord-est de la Syrie. Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence, jeudi 10 octobre, à la demande de ses membres européens. Une réunion extraordinaire de la Ligue arabe est prévue samedi. 

Si Ankara a assuré, dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l'ONU, que son opération serait "proportionnée, mesurée et responsable", ses cinq membres européens ont demandé à "la Turquie d’arrêter [son] action militaire unilatérale" dans le pays en guerre. Car les conséquences de cette offensive pourraient s'avérer graves, à l'intérieur comme à l'extérieur de la région. Franceinfo résume la situation.  

Que se passe-t-il en Syrie ? 

La Turquie a lancé une offensive militaire mercredi 9 octobre contre les forces kurdes du nord-est de la Syrie, dans le cadre d'une opération baptisée "Printemps de la paix." En deux jours, au moins 29 combattants des forces kurdes et 10 civils ont été tués par les frappes aériennes et les tirs d'artillerie de l'armée turque, selon le bilan fourni par l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Un bilan d'Ankara fait état d'un premier soldat tué. 

Selon la presse turque, les troupes ont pénétré en Syrie par quatre points : deux à proximité de la ville syrienne de Tell Abyad et deux autres proches de Ras al-Aïn, plus à l'est.

Ces frappes aériennes et d'artillerie ont visé les positions des Unités de protection du peuple (YPG), la milice kurde qui constitue la colonne vertébrale des Forces démocratiques syriennes (FDS). Selon un porte-parole de la milice arabo-kurde, les combattants des FDS ont repoussé une attaque au sol des troupes turques à Tell Abyad, mais les forces turques ont toutefois conquis onze villages près de ces deux villes.

Jeudi, les forces turques ont poursuivies leur progression sur la rive orientale de l'Euphrate, a assuré leur état-major. Selon le ministère de la Défense turc, 181 cibles de la milice kurde ont été touchées par l'aviation et l'artillerie.

Pourquoi cette offensive ? 

En  annonçant le début de l'opération, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est justifié en assurant que l'objectif était d'empêcher, selon ses mots, la création d'un "corridor terroriste" à la frontière méridionale de la Turquie. Les autorités turques assimilent les YPG au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu'elles considèrent comme une organisation terroriste.

En menant cette offensive, Erdogan souhaite empêcher l'apparition d'une région autonome kurde non loin de la frontière sud. Les Kurdes sont un peuple apatride, réparti sur les territoires turc, syrien, iranien et irakien. Selon les estimations, entre 2 et 3,6 millions de Kurdes vivraient en Syrie, essentiellement dans le nord du pays. 

La Turquie redoute qu'un embryon d'Etat kurde galvanise les velléités séparatistes sur son propre territoire. En janvier 2018, le président turc avait d'ailleurs déjà lancé une offensive à Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, avec le même objectif. 

Enfin, les autorités turques souhaitent créer une zone tampon de 30 km de long et de 500 km de large entre la frontière turque et les zones syriennes contrôlées par les milices kurdes dans la région, afin de "réimplanter 2 des 3,5 millions de réfugiés syriens présents en Turquie", a décrypté Frédéric Pichon, interrogé par franceinfo

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