Tribune
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Publié le 26 Novembre 2012

« Aucun pays au monde ne consentirait à une telle réalité »

 

Conférence de presse de son excellence Yossi Gal, ambassadeur d’Israël en France, article publié dans Actualité Juive n°1232 du jeudi 22 novembre 2012.

 

Vendredi 16 novembre, l’ambassadeur d’Israël en France recevait les médias français à l’ambassade pour répondre à leurs questions et expliquer par le détail la légitimité de la riposte israélienne.

 

 

Pour cette conférence de presse, l’ambassadeur Yossi Gal n’avait nul écueil à éviter. Juste convaincre les journalistes que la riposte militaire israélienne initiée il y a dix jours n’était pas motivée par le calendrier électoral de Benjamin Netanyahu. Pour cela, document à l’appui, l’ambassadeur a détaillé le nombre de roquettes et missiles tirés sur Israël depuis Gaza. D’abord depuis 2001 et jusqu’à l’opération Plomb durci en 2008 : plus de 9000 roquettes et missiles, avec un pic en 2007, cause de l’opération. Ensuite depuis 2008 jusqu’à octobre dernier : plus de 2200. « Pendant une longue période, a expliqué Yossi Gal, Israël a fait preuve d’une retenue remarquable. Face à une escalade dangereuse, Israël a décidé de réagir fortement.

 

Aucun pays au monde ne consentirait à une telle réalité. Israël a le droit, même l’obligation, de s’autodéfendre ». Il a ensuite remis ces attaques dans leur contexte politique : « Tout d’abord, il faut rappeler qu’Israël s’est désengagé totalement de la bande de Gaza en 2005. Nous nous sommes retirés jusqu’au dernier millimètre. Nous avons démantelé 19 colonies. Nous avons fait partir, avec force, 10.000 colons. Mais au lieu de développer son territoire, Gaza est devenu un dépôt géant de munitions iraniennes, libyennes et soudanaises.

 

Un terrain fertile pour les groupes terroristes, y compris les groupes associés à Al-Qaïda et au Jihad mondial. Tout cela sous la supervision et le parrainage du Hamas. Plutôt que de bâtir un avenir meilleur pour la population de Gaza, les dirigeants du Hamas, soutenus par l’Iran, ont transformé Gaza en bastion terroriste ». Les journalistes présents se sont ensuite intéressés à la possible offensive terrestre.

 

Quelle est la « ligne rouge » après laquelle le Hamas s’expose à une telle offensive ? L’ambassadeur, volontairement évasif, explique qu’Israël fera tout le nécessaire pour assurer la sécurité de ces citoyens. Quelqu’un évoque l’élimination d’Ahmed Jabari, chef de la section armée du Hamas. Il évoque son statut de « modérateur » de la Bande de Gaza, face à tous les autres groupuscules terroristes qui jouent constamment la surenchère verbale et physique. Y. Gal le renvoie au CV jalonné d’attentats dudit Jabari. Dans le même sens, le journal Ouest-France, citant le Shin-Beth, le présentait comme « le responsable de tous les actes terroristes dirigés contre Israël depuis Gaza depuis une décennie ».

 

En conclusion, l’ambassadeur d’Israël a fait passer un message clair à propos de l’initiative onusienne du 29 novembre : « Les événements prouvent une fois encore que ceux qui cherchent un statut de « non membre » à l’ONU doivent avouer qu’ils se trouvent dans un état de « non-contrôle » dans lequel les terroristes agissent comme ils le désirent ». Le vote aura lieu le 29 novembre.

 

Pierre Assouline