Tribune
|
Publié le 3 Juillet 2014

« Nos devoirs envers les chrétiens d’Orient »

Entretien publié sur le site de l’Eglise catholique de France le 2 juillet 2014

Président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, invite les catholiques à être solidaires et accueillants envers les chrétiens d’Orient. Il plaide pour une plus grande écoute des acteurs de terrain par les responsables politiques. Par CLG.

Que représente pour vous le lien avec les chrétiens d’Orient ?

Il se situe dans l’histoire – longue de 2000 ans – de la présence chrétienne sur cette terre. Le drame que vivent les chrétiens d’Orient touche aussi l’ensemble de la population de ces régions. Nous voyons bien, dans ces pays à forte population, dirigés par des responsables de confession musulmane, la situation des minorités. Celles-ci subissent les conséquences du conflit interne à l’islam qui oppose Sunnites et Chiites. Le lien avec les chrétiens d’Orient s’inscrit dans le contexte global – politique et historique –, mais aussi dans notre fraternité pour eux. Nos frères chrétiens sont là-bas depuis toujours, souvent sur des lieux très forts de l’histoire biblique et chrétienne. Le phénomène de l’émigration est dramatique. Les évêques de ces Églises essaient de les encourager à rester…

Quel est votre message aux communautés chrétiennes ?

Notre premier devoir est celui de l’information. Nous sommes à une époque où l’information circule, sans que nous puissions contrôler ce qui nous est dit. J’encourage les chrétiens de France à la prudence et à la vérification des informations. Le deuxième devoir est celui de la prière pour ces communautés, tous les dimanches, lors de la prière universelle. Notamment dans les centres mariaux qui nous unissent à eux de façon très forte. Ensuite, nous avons un devoir de solidarité, par le biais des associations qui travaillent au soutien matériel des communautés chrétiennes dans ces pays. Il nous faut aller jusque-là, jusqu’à ce partage matériel. Le dernier point est l’accueil. Dans la mesure où des chrétiens de ces communautés arrivent chez nous, ne jugeons pas leur décision, mais essayons de les accueillir, de les comprendre et de les aider autant que faire se peut.

À quoi souhaitez-vous sensibiliser les responsables politiques ?

On voit bien que la compréhension des événements au Moyen-Orient est mouvante, à cause de la radicalisation de certains groupes qui utilisent la violence. On peut souhaiter que nos responsables politiques entendent toutes les opinions et toutes les analyses ; qu’ils soient sensibles aux messages que leur transmettent, lors de leurs voyages, les responsables religieux, en particulier chrétiens, qu’ils rencontrent pour leur donner leur éclairage d’hommes de terrain, fins connaisseurs de l’histoire de ces pays. Que l’on ne reste pas dans la géopolitique trop lointaine qui finalement se retourne contre les autochtones à cause d’alliances pas toujours heureuses… Lire la suite.