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La délégation israélienne arrivait à Washington au moment où la Maison-Blanche adoucissait le ton avec Téhéran, qui a opté pour une nouvelle approche conciliatoire, poussant les Américains à croire de nouveau qu’une issue de crise diplomatique est possible.
Erdan était le seul ministre à accompagner Netanyahu dans ce voyage et, avec le ministre de la Défense Moshe Yaalon, le seul élu Likud à siéger au conseil de sécurité restreint. Jérusalem, explique-t-il, ne s’oppose pas au recours à la diplomatie. Mais craint que dans le cadre d’un nouveau dialogue entre Téhéran, les États-Unis et la communauté internationale, une partie des sanctions à l’encontre de la République islamique soit levée ou revue à la baisse. Et le ministre d’expliquer : Hassan Rohani a été élu sur la promesse de redresser la situation économique iranienne. Promesse qu’il ne peut tenir qu’à la condition d’une levée des sanctions, selon l’élu, qui ajoute que le nouveau ton employé par le président à l’égard de l’Occident relève de cette raison uniquement.
Erdan met en garde : le régime veut faire avaler aux puissances occidentales l’idée que les négociations pourront écarter la menace nucléaire, alors même que l’Iran continue son programme d’enrichissement d’uranium. Lors de son discours devant l’ONU, Netanyahu devait comparer le régime à la Corée du Nord, qui avait elle aussi accepté de négocier jusqu’au jour où elle a pu obtenir la bombe.
Rien n’a changé, au contraire
Le problème, continue Erdan, c’est que ce programme est caché. « Les gens ne voient pas les centrifugeuses ou les installations de plutonium. Ce qu’ils voient, ou qu’ils entendent, ce sont les beaux discours que tient Rohani au sujet de la paix. Il ne hurle pas. Il parle doucement, calmement. Voilà ce que le monde entend », pointe l’élu. « J’espère sincèrement me tromper, mais ce que nous voyons depuis son élection, c’est que non seulement rien n’a changé, mais c’est même le contraire : Téhéran a acquis de meilleures centrifugeuses qui marchent plus vite. Il ne faut pas se faire d’illusions, le Guide suprême Ali Khamenei décide toujours de tout, Rohani n’est que le visage aimable que l’on présente en Occident ».
Pour Erdan, le discours du président iranien, qui a évoqué les droits de l’Homme et dénoncé le terrorisme tandis que son pays continue de soutenir le président syrien Bachar el Assad dans ses menées contre son propre peuple, était très hypocrite. Et pas plus tard que la semaine précédente, Rohani a participé à un défilé militaire où ont été présentés des missiles décorés de slogans appelant à la destruction d’Israël, a déploré le ministre.
Dans leurs échanges avec les diplomates américains et internationaux, Netanyahou et Erdan devaient donc s’employer à détailler les 4 conditions qui devraient être réunies pour que les sanctions à l’égard de l’Iran soient levées : cesser l’enrichissement d’uranium, évacuer tout le matériel nécessaire du pays, démanteler le complexe nucléaire de Qom et arrêter la construction du réacteur nucléaire à Arak. « Tant que ces conditions ne sont pas remplies, il faut continuer à faire pression sur les Iraniens et non le contraire », met en garde Erdan.
Et de rappeler que lorsque l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad était au pouvoir, le danger posé par le régime iranien était bien plus explicite entre ses sorties contre « l’impérialisme américain » et les menaces de détruire Israël. Mais, plus que jamais, martèle Erdan, le message doit passer, car Téhéran met en danger l’ensemble de la communauté internationale et non seulement l’État hébreu.
Durant son séjour à New York, le ministre de la Défense passive, également responsable de la sécurité civile, devait rencontrer le président de l’Agence fédérale de gestion des urgences afin de renforcer ses liens avec Israël et étudier les meilleurs scénarios de préparation en vue des désastres tels que les tremblements de terre et les incendies.