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Dans la première, déposée une nuit devant sa porte, les talibans le menacent dans leur style habituel de lui «trancher la gorge pour avoir travaillé comme espion des Français et avoir assuré leur propagande». «Tu ne seras pas pardonné pour tes crimes», ajoutent-ils. Dans la seconde, le général français le félicite «pour ses belles qualités intrinsèques et son profond professionnalisme». Il le remercie également d’avoir «fait preuve de la plus grande des collaborations» avec l’armée française, qu’il a aidée depuis 2009 en organisant des rencontres avec les notables du district de Surobi, à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Kaboul.
Traîtres. Ces deux lettres, Gul Mohammed les a ajoutées à son dossier de demande de visa pour la France rempli l’an dernier. Il n’a pas eu de nouvelles depuis. «J’avais compris que ceux qui avaient travaillé avec les militaires français et qui étaient menacés pourraient se réfugier en France. Mais peut-être votre gouvernement n’a-t-il pas encore voté cette loi ?» demande-t-il dans la petite salle d’un restaurant de Surobi. Le gouvernement français n’a voté aucune loi ou promulgué aucune directive. L’obtention ou non d’un visa est laissée à l’appréciation d’un comité interministériel qui reçoit les dossiers sélectionnés par l’armée et l’ambassade de France à Kaboul. Depuis l’an dernier, 147 visas ont été accordés, en comptant ceux délivrés aux membres des familles. «Nous continuons à examiner les demandes au cas par cas, mais le processus de sélection est quasiment achevé», explique-t-on à l’ambassade à Kaboul… Lire la suite.