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Des assassinats en série à la Merah ou un attentat de type Boston sont possibles en Suisse. C'est Markus Seiler, chef du Service de renseignement de la Confédération (SRC), qui l'affirme lors d'une conférence de presse tenue ce matin à Berne. Il présentait le rapport annuel des services secrets récapitulant les dangers qui menacent la Suisse.
Sur le radar du SRC, un danger est pointé comme particulièrement préoccupant: les personnes voyageant pour des motifs djihadistes. Elles vont dans des pays comme la Somalie ou le Yémen, suivent parfois des camps d'entrainement militaires et reviennent en Suisse. Certaines pourraient préparer des attentats.
20 voyages dans les régions djihadistes
Combien de personnes vivant en Suisse accomplissent de tels voyages? Le SRC a du mal à les dénombrer surtout du côté de la Syrie, pays facile d'accès depuis la Turquie. Il a compté cependant 20 voyages vers des régions djihadistes, «un tiers d'entre eux sont des cas confirmés, les autres pouvant être des personnes qui effectuent un séjour linguistique».
Le Matin a posé la question suivante à Markus Seiler : «Une affaire Merah est-elle possible en Suisse?» Réponse très claire du chef des services secrets: «Oui, absolument!» Il n'exclut pas non plus un attentat du type de Boston sur notre sol.
L’atout de la Suisse
Markus Seiler estime néanmoins que La Suisse est un peu moins exposée que d'autres pays européens comme la France. «La Suisse a toujours bien réussi à intégrer les gens de différentes cultures. Ce qui ne nous met pas à l'abri comme ce qui s'est passé en Norvège le montre.»
Et de poursuivre: «La France, qui a plus de moyens que nous dans le renseignement, n'a pas pu empêcher l'affaire Merah. Cela signifie qu'il y a une probabilité que cela se produise en Suisse». Il en profite pour rappeler la nécessité de la nouvelle loi sur le Renseignement qui donnera plus de moyens d'action au SRC pour surveiller les personnes suspectes.