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Alors même qu'une session des Nations unies entend en direct les discours de campagne (lien webcast) du Royaume-Uni, de la France et d'autres démocraties en lice pour un siège au Conseil des droits de l'homme, UN Watch,organisation non gouvernementale des droits de l'homme basée à Genève, rend publique sa « Liste de la honte », citant quelques-uns des pires pays au monde en matière de violations des droits de l'homme qui se portent candidats à l'élection de novembre 2013 et dont on peut s'attendre à ce qu'ils obtiennent un siège : l'Algérie, le Tchad, la Chine, Cuba, la Russie, l'Arabie saoudite et le Vietnam. Reuters a également confirmé avant-hier la candidature de l'Iran et de la Syrie. Cliquez ici pour le rapport complet (PDF).
Pour le Directeur exécutif Hillel Neuer, ''cela ne peut qu'aboutir à un désastre. En élisant des pays qui violent massivement les droits de l'homme à la tête de l'organisation même chargée de les protéger, les Nations unies vont ajouter plus encore d'ingrédients pourris dans le potage. Les résultats ne devraient pas nous surprendre''.
Le Conseil comprend actuellement le Kazakhstan, le Pakistan, la Mauritanie, le Venezuela et nombre d'autres pays dont le bilan en matière de droits de l'homme est lamentable.
De récentes sessions du Conseil des droits de l'homme des Nations unies ont adopté des résolutions parrainées par Cuba qui sont aux antipodes des droits de l'homme, ont attaqué Israël avec des condamnations partiales et ont ignoré les exactions commises par les pays énumérés ci-dessus. Malgré quelques succès remportés sous l'égide des États-Unis, le Conseil, composé de quarante-sept nations, n'a pas dit un mot ou convoqué de réunion d'urgence pour traiter des violations massives perpétrées récemment par la Turquie et l’Égypte, ou par des terroristes au Nigeria et en Irak. En règle générale, la Chine, Cuba, la Russie, le Zimbabwe et leurs amis s'en tirent toujours à bon compte.
UN Watch travaille déjà avec des dissidents et des ONG de Chine, de Cuba et de Russie pour s'opposer à ces candidatures. UN Watch a conduit avec succès par le passé des coalitions internationales de députés et d'ONG pour bloquer la candidature de la Syrie et du Soudan. Cependant, la plupart des pays qui violent les droits de l'homme sont élus. ''C'est trop souvent la politique, et non pas les principes, qui prévaut lors des élections au sein de l'ONU'', déclare Hillel Neuer.
''Les candidats tels que l'Algérie, la Chine, Cuba, la Russie et l'Arabie saoudite ont une chose en commun : ils violent systématiquement les droits de leurs propres citoyens'', explique-t-il, et ils ont toujours voté à contresens dans le cadre des initiatives de l'ONU destinées à protéger les droits de l'homme. Le Tchad a des enfants soldats - comment peut-il être candidat'' ?
''Ce n'est pas seulement que ces gouvernements ne sont pas qualifiés, mais ce sont ceux qui devraient être sur le banc des accusés, pas ceux qui siègent en tant que procureurs et juges''.
''C'est une insulte à leurs victimes - et une défaite pour la cause mondiale des droits de l'homme - quand l'ONU permet à des pays qui violent gravement ces droits d'agir en tant que défenseurs et juges universels des droits humains'', déclare Hillel Neuer.
''Quand l'organe des droits de l'homme le plus important de l'ONU se transforme en une affaire de renards qui gardent le poulailler, ce sont les victimes du monde entier qui souffrent''.
''Les États-Unis et l'Union européenne devraient encourager pour chaque région des candidats dignes de ce nom à se présenter et à faire pression pour être élus face à la liste actuelle de tyrannies et de violeurs des droits de l'homme''.
''Étant donné que l'Iran a été récemment élu à la Commission de la condition de la femme (CSW), et la Syrie au Comité des droits de l'homme de l'UNESCO, nous ne pouvons rien tenir pour acquis''.
"La Syrie est certainement moins populaire maintenant, mais l'Iran dirige le plus grand bloc d'électeurs de l'ONU - le Mouvement des pays non-alignés - grâce auquel un sommet a été organisé à Téhéran l'année dernière et qui a attiré de nombreux dirigeants mondiaux, incluant le Secrétaire général Ban Ki-moon. Nous avons besoin de se battre sérieusement contre ces candidatures''.
Cliquez-ici pour le rapport complet (PDF)
Traduit par Hélène Keller-Lind, Desinfos