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Le premier groupe du Raid pénétra dans le petit appartement de Mohamed Merah par le balcon, sous la protection des snipers. Deux équipes d’appuis prirent immédiatement position à l’entrée de la cuisine et du salon, afin de permettre au reste du groupe d’investir l’appartement. La progression se faisait pas à pas, sous le contrôle minutieux des démineurs qui marchaient en tête. L’intérieur de l’appartement était entièrement dévasté. Une vraie zone de guerre. Impossible de mettre un pied devant l’autre sans buter ici ou là sur les objets les plus divers : meubles, bouts de volets, matelas, le tout baigné dans vingt centimètres d’eau noirâtre. Après quelques mètres, les hommes du Raid s’immobilisèrent soudainement devant un cordon suspect qui reliait la fenêtre à une lampe de bureau. Près de vingt minutes furent nécessaires pour constater que Merah n’avait pas piégé son appartement. La progression des hommes du Raid se déroulait sans encombre. Le groupe du balcon était désormais en place.
Amaury donna l’ordre à l’équipe qui attendait sur le palier d’entrer. Sous la pression du "door raider", la porte céda en quelques secondes, en dépit du frigo placé devant. Leur mission était de s’engager dans le couloir en poussant devant eux le « Ramsès », et de le positionner face au bloc sanitaire. Il fallait pouvoir contenir Merah, si jamais il tentait de sortir. Mais l’encombrant bouclier de 180 kg, monté sur des roulettes pour être déplacé plus aisément, se retrouva vite bloqué par les innombrables objets et détritus qui jonchaient le sol.
Le géoradar avait localisé Merah dans l’angle de l’appartement, quelque part entre les toilettes et la salle de bains. À l’aide d’une perche métallique, on commença à percer le mur des toilettes, parce que c’était la première pièce qui se présentait dans le couloir, et que les hommes du Raid avaient la quasi-certitude que Merah se cachait plutôt dans la pièce attenante. Ils ne se trompaient pas. À peine la brèche était-elle faite que plusieurs coups de feu claquèrent brutalement à travers la porte de la salle de bains. Il était très exactement 11 h 20, et l’assaut avait commencé depuis cinquante-cinq minutes… Lire la suite.