Qu’ils ne le sachent pas dans leur bêtise ou dans leur haine n’est guère rassurant. Car l’acte de renverser des stèles est proprement scandaleux, d’un verbe grec signifiant faire tomber. Et les graffiti antisémites proclament un désir de néant, comme si à travers les croix gammées ils voulaient encore tuer le sens porté aussi bien par la présence d’une synagogue au cœur de la cité que par la mémoire des générations précédentes inscrite dans les carrés juifs de nos cimetières. Le plus pénible dans cette bêtise et cette haine, c’est qu’elles obligent l’intelligence à s’abaisser jusqu’à elles pour les dénoncer et leur barrer la route. Mais il faut s’indigner encore et encore, il faut continuer de prévenir notre société contre la barbarie dont sont porteuses toutes ces manifestations antisémites, racistes, antireligieuses visant les symboles juifs, et à d’autres occasions musulmans ou chrétiens. Et face à cela il faut s’obstiner à transmettre, plus que jamais, ce qu’aucun bris de stèle ne saurait anéantir : le message de vie des Dix paroles transmises par Moïse depuis le Mont Sinaï à destination de toute humanité.
Pasteur Florence Taubmann, présidente de l’Amitié judéo-chrétienne