Il est intéressant de noter que dans ce jugement le tribunal administratif relève une faute de service qui engage la responsabilité de l'Etat.
Le jugement rappelle aussi que l’administration française ne pouvait manifestement ignorer que le transfert des juifs a été le prélude à la déportation.
Le député Alain LIPIETZ et sa famille ont eu raison d'engager cette procédure dont l'enjeu était de faire reconnaître la responsabilité de la machine administrative française dans son ensemble, machine qui était totalement dévouée aux ordres du régime de Vichy.
Certes, la SNCF n'était pas décisionnaire, mais elle était l'instrument docile du pouvoir établi. Cette subordination à Vichy ne limite en rien la responsabilité de ceux qui conduisaient les juifs à la déportation et à la mort.
Dans une libre opinion parue le 12 juin dans Le Figaro, sous le titre « La SNCF n'est pas responsable de la déportation des juifs », le Président de la SNCF, Mr. Louis GALLOIS, fait une démonstration qui n'est pas du tout convaincante !
En plus, Mr. Louis GALLOIS se contredit en déclarant « les cheminots ne se méprennent pas sur leur passé... Ils savent que comme instrument de l'Etat de Vichy, la SNCF a été un rouage de la solution finale… ».
Sur ce terrible constat, nous sommes hélas tous d'accord. C’est le fond du problème.
Bien entendu, il ne met nullement en cause l’héroïsme et la résistance de centaines de cheminots.
Roger PINTO
Président de SIONA
Ce point de vue n’engage que l’auteur.
Le CRIF estime qu’en organisant des expositions de photos des enfants déportés dans les principales gares de France, la SNCF présidée par M. Gallois a eu un comportement exemplaire.