Tribune
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Publié le 12 Janvier 2010

Arabie, adages et autres apophtegmes

Il y a une petite quinzaine, la presse française annonçait sans même sourire que le Parlement Arabe (improbable assemblée désignée par la Ligue du même nom) avait voté une motion condamnant avec sévérité la votation helvétique sur les minarets.




Les distingués parlementaires entendaient stigmatiser l'atteinte portée, selon eux, à la liberté du culte islamique.



La semaine dernière, la Croix du mardi 5 janvier publiait un article indiquant que 70 % de la population mondiale était victime de discriminations religieuses.



Arrivent en tête : l'Arabie Saoudite, le Pakistan, l'Iran, l'Égypte, la Turquie et l'Indonésie.



Il y a quelques jours, six coptes égyptiens ont été assassinés dans l'indifférence générale.



Au même moment, le génocide des chrétiens du Sud Soudan reprenait sans bruit.



Pour tenter de combattre le verrouillage médiatique en la matière, je recommande l'ouvrage de Raphaël Delpart : «Les persécutions des chrétiens» chez Michel Lafon.



En Turquie, trois missionnaires protestants, un Allemand et deux turcs convertis ont été sauvagement massacrés : les tortionnaires bâillonnèrent leurs victimes, les poignardèrent, puis leur tranchèrent la gorge.



En Algérie, le culte chrétien a dû se faire particulièrement discret depuis que nos sept moines de Tibihérine ont été décapités et que l'évêque français d'Oran ait été exécuté la même année.



En Arabie Saoudite, on dénombre en tout et pour tout quatre prêtres sur la côte orientale et deux à Ryad. Ils sont soumis en permanence à la vindicte de la police religieuse dépendant des ecclésiastiques chargés de faire appliquer la loi : décapitations fréquentes pour les crimes les plus qualifiés dont l'apostasie (c'est-à-dire la conversion à une autre religion).



Les lieux de culte chrétien sont interdits.



Après recherches, je n'ai trouvé aucune motion d'aucun parlement arabe qui aurait eu l'idée de condamner ces manquements, sans doute, plus sérieux à la liberté religieuse qu'une interdiction d'ordre architectural.



Il est un principe central que l'on retrouve à la fois dans la Torah, les Évangiles, chez les philosophes agnostiques comme chez les Zoroastriens : Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse.



J'indique, à toutes fins, à tous les parlementaires et intellectuels du monde arabe que cette maxime rabâchée existe également dans un hadith du Coran.



Il serait bon que de temps à autre ce soit la presse bien-pensante qui le rappelle au lieu d'un juif mécréant.



Gilles William Goldnadel



(blog-note de GW Goldnadel 11 janvier 2010)



Photo : D.R.