Ce jour-là, sans raison particulière apparente, quoique…, des Arabes, en médina d’Oujda, assassinèrent 5 Juifs et un non-Juif, détruisant des boutiques et des maisons appartenant à des Juifs. La police n’intervint pas et des « mokhaznis », supplétifs marocains de la police, au lieu de défendre les victimes, se joignirent aux émeutiers.
Le même jour, à Djérada, ville minière à 50 kilomètres d’Oujda, d’autres émeutiers, ou peut être les mêmes d’ailleurs, assassinèrent 43 Juifs et en blessèrent 155 (hommes, femmes, vieillards, enfants, bébés) dont un Rabbin (Moïse Cohen) et toute sa famille (sa femme et ses 5 enfants dont le plus jeune n’avait que quelques mois……………comme à Itamar).
Le pacha d’Oujda, qui assista aux obsèques des victimes, fut lui-même poignardé dans la grande mosquée par un des émeutiers assassins de ces malheureux Juifs.
Nous étions naturellement à l’époque du Protectorat et, malgré que le Général Juin, Résident Général de France au Maroc, se soit rendu à Oujda pour faire savoir à la population que justice serait rendue, l’Administration française ne fit rien……………….ou pas grand chose.
Ce massacre rappela aux anciens ce qui se passa à Constantine (Algérie) en 1934, année de ma naissance. Le 5 août, 28 Juifs (hommes, femmes, vieillards, enfants, bébés) furent assassinés, des dizaines grièvement blessés, des maisons et boutiques juives saccagées.
Contrairement à ce que certains Juifs d’Afrique du Nord veulent bien croire, ou faire croire, surtout ceux qui conservent encore des « coutumes arabes » comme ces « you-you » qu’on peut entendre jusque (scandaleusement) dans des Synagogues » (**), les relations entre Juifs et Arabes furent émaillées de certaines émeutes similaires, certes moins graves que celles d’Oujda et Djérada, comme ce fut le cas par exemple à Mekhnès et Sefrou.
Ces dramatiques événements ne doivent cependant pas nous faire oublier la courageuse attitude du Sultan du Maroc (devenu le Roi Mohammed V après l’Indépendance du Maroc en mars 1956) pendant la sombre période de la collaboration de l’ex-maréchal Pétain avec les Allemands. Il (le Sultan) refusa en effet d’obéir aux ordres de Vichy qui voulait étendre au Maroc le statut des Juifs décrété en France. Mais aurait-il pu résister longtemps sans le débarquement américain au Maroc en novembre 1942, débarquement auquel s’opposa le Général Noguès, Résident Général de France ? Rien n’est moins sûr !
Le souvenir de ce sinistre 7 juin 1948 fut non pas oublié mais atténué par un autre 7 juin, en 1967 celui-là, au 3ème jour de la Guerre de Six jours, lorsque le Général Motha Gur, à la tête de ses parachutistes, arriva au Kotel (Mur occidental) et libéra Jérusalem.
Notes :
(*) On disait couramment « communion » comme on disait « galette » et non « matsa », « calotte » et non « kippa », « Pâques » et non « Pessah »……………….
(**) Tout dernièrement encore, j’assistai à une Bar Mitzva et, tant à la Synagogue que dans la salle de fêtes, on pouvait entendre des « you-you », les mêmes que ceux que les femmes arabes poussent, joyeusement et hystériquement, dans les rues de Gaza, Ramallah ou d’autres villes arabes lorsque des Juifs israéliens sont assassinés. Souvenons-nous de ces horribles « cris » de joie de femmes arabes lorsque l’assassinat de la famille Fogel (z’’l) fut connue !
Photo : D.R.