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Comme toujours, la réalité est encore plus forte que l’idéologie.
Voilà quelques semaines encore, le Président américain était considéré unanimement comme une sorte de bigot va-t-en guerre, affligé de crétinisme intellectuel.
Le quotidien français de référence n’était pas le dernier pour accréditer lourdement cette thèse.
Voilà aujourd’hui le même journal qui reconnaît, qu’au moins partiellement, George Bush est à l’origine des changements constatés en Irak, au Liban, en Palestine et ailleurs.
En réalité, depuis le 11 septembre 2001, depuis la libération de l’Irak, des tabous puissants donnent des signes incontestables d’ébranlement.
Critiquer un Etat arabe radical ne relève plus de l’interdit. Cela est vrai de la Syrie, cela est vrai du Soudan, cela commence à devenir vrai pour la Palestine arafatienne.
Dans le même temps, et sensiblement pour les mêmes raisons, il n’est plus interdit de dénoncer l’antisémitisme avéré de qui que ce soit, quand bien même il s’agirait d’un artiste de couleur utilisant le cache sexe aujourd’hui transparent de l’antisionisme viscéral.
Qu’il nous soit permis néanmoins à ce stade, et une fois encore, de constater que les mêmes qui hier encore n’avaient que dédain pour les thèses que nous défendons depuis si longtemps, reconnaissent aujourd’hui comme une évidence par exemple :
- La nécessité de démocratiser le monde arabe,
- Le fait que la Syrie soit un occupant au Liban, ce qui écorchait jusqu’à maintenant les plumes de la quasi-totalité des journalistes hexagonaux,
- Qu’Arafat et son pouvoir corrompu représentaient un obstacle à toute avancée au Proche-Orient,
- Que Sharon est un homme politique pragmatique qui ose prendre des risques pour la paix.
A voir toutes ces erreurs du passé implicitement reconnues, on aimerait souhaiter à nos commentateurs prudence et humilité pour le présent et l’avenir.
Mais, hélas, il s’agit sans doute d’un vœu pieux.
Gilles William GOLDNADEL
Radio J, Vendredi 11 mars