Il a raison. Un ami dit peut être ce qui est douloureux, mais il dit la vérité. Alors, comme je suis un ami de la Turquie, je peux dire des choses douloureuses :
Premièrement : la Turquie n’a toujours pas reconnu le génocide arménien. Elle se refuse également à formuler des excuses au peuple arménien. La Turquie propose juste la création d’une commission fantoche pour parler de ce génocide, ce faisant la Turquie reste dans une posture honteuse : le négationnisme.
Deuxièmement : la Turquie est le seul pays au monde à reconnaître la fantasmagorique République turque de Chypre du Nord, État autoproclamé le 15 novembre 1983, après l’intervention militaire et l'occupation par la Turquie du nord de l’île de Chypre en 1974. La Turquie, au mépris des règles internationales et du droit, continue d’y maintenir une force militaire d’occupation de près de 30000 hommes.
Troisièmement : il existe toujours un problème kurde en Turquie. La liquidation de M. Abdullah Öcalan (dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)) ne le résoudra pas, pas plus que les opérations d’envergure menées par l’armée turque quelquefois même au Kurdistan irakien.
Quatrièmement : le sort des minorités (arméniens, Juifs, kurdes) en Turquie est extrêmement préoccupant. Le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie gagnent du terrain.
La Turquie devrait se préoccuper de toutes ces questions, à la place de pérorer.
Bref. Voyez-vous, Monsieur Erdogan, je dis moi aussi la vérité et je n’en reste pas moins votre ami.
Marc Knobel
Photo : D.R.