Tribune
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Publié le 21 Janvier 2010

Cinq ans d'atrocités…

A quelques semaines de la commémoration de l'anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, Simon Salzman-Peralba, rescapé de ce camp, témoigne :




« Comme beaucoup de Juifs polonais, toute ma famille a été arrêtée début octobre 1940 et transférée au camp de Rivesaltes. A nouveau, nous serons arrêtés et convoyés au camp de Drancy. 80 personnes, hommes, femmes et enfants dans des wagons à bestiaux. J'ai été séparé de ma mère et de ma soeur, nous ne les reverrons plus. C'est ensuite la déportation au camp de Katowitz. D'octobre 1942 à juin 1943, menu invariable : une tartine de pain noir, un quart de soupe liquide. Nous passerons plus d'un mois sans eau à boire ou pour se laver. Les poux nous rongent littéralement. La journée de travail débutait à 3 h 30. Battus en permanence, les victimes sont nombreuses. Mon père, malade et épuisé, sera envoyé en maison de repos... Vêtus d'un pyjama rayé qui porte l'étoile juive, nous avions perdu notre identité. Un matricule tatoué sur l'avant bras gauche : 178 623 ». Tant de violence et d'atrocités, Simon, la gorge nouée, pleure.. « En janvier 1945, l'offensive russe progresse. Les SS nous obligent à quitter le camp. 3 500 déportés prennent la route, un périple de 600 km. De ce calvaire, seuls 300 rescapés atteindront le camp de Buchenwald. Je ne pèse que 37 kg. Le 11 avril 1945, nous serons libérés par les Américains ».



(Extrait d’un article publié sur midilibre.com, mercredi 20 janvier 2010)



Photo : D.R.