Le 5 juin 1947, le Secrétaire d’état américain Georges Marshall prononce à Harvard le discours qui sera à l’origine de la création, par l’administration américaine, du « Programme de rétablissement européen », mieux connu sous le nom de « plan Marshall ». Celui-ci vise à reconstruire l’économie d’une Europe en décombre, l’économie d’une Europe détruite par la guerre. C’est alors en avril 48 qu’est créé l’Organisation Européenne de Coopération Economique (OECE), qui aura pour objet de repartir les fonds du plan Marshall sous la forme de dons et de prêts. L’objectif de l’OECE est d’aider à l’organisation de l’économie de marché en Europe, qui laisse la place à la libre initiative plutôt qu’à la planification centralisée.
C’était aussi l’heure de la division entre les économies à la soviétique et les économies libérales d’inspiration anglo-saxonne.
Avec la fin de l’aide Marshall et l’entrée de nouveaux pays au sein de l’organisation, elle doit se doter d’une nouvelle fonction. Elle devient, en 1961, l’OCDE, avec 21, puis 22, puis 24 pays. L’organisation, d’atlantiste qu’elle était, s’ouvre à l’Asie avec le Japon et à l’Océanie avec l’Australie et la Nouvelle Zélande.
Pour rejoindre l’organisation, les Etats membres doivent disposer de deux caractéristiques principales : économie de marché et en termes de régime politique, démocratie libérale. L’organisation internationale devient une sorte de grande «think tank » qui produit des études sur les pays « du Club ». Par exemple ? On se posait la question de savoir ce qui, dans les années 70, expliquait les écarts entre les Etats-Unis et l’Europe pour les innovations. Des études furent dans la suite conduites plus précisément sur des facteurs explicatifs comme l’organisation du travail, l’esprit d’entreprise, etc.
Avec la fin de la guerre froide, les chinois et les Latino-américains sont invités à participés aux réunions.
C’est en 2007 qu’Israël présente sa candidature pour entrer à l’OCDE. Son économie est passée au l’examen des autres pays. Des reproches lui ont été faits, concernant sa fiscalité, la grande pauvreté d’une partie de sa population, la corruption, les dollars injectés. Mais le « club des pays développés » a finalement reconnu en Israël un de ses pairs, grâce à son économie forte, la politique reconnue de sa banque centrale menée par Stanley Fisher, sa forte croissante dans le domaine du numérique, son fort potentiel de développement en haute technologie. C’est ainsi que le jeudi 27 mai 2010, devant les ministres des l’économie et des finances des pays de l’OCDE, sera officiellement annoncé l’entrée d’Israël dans l’organisation internationale. Israël sera ainsi le 32ème pays de l’OCDE, « 32 », ce qui selon les mots de Stanley Fisher et de Manek Weintraub, correspond à « Lamed » et « Vav », les lettres du « cœur ». Israël sera ainsi au cœur de l’OCDE.
En rentrant dans cette organisation, Israël accepte de se soumettre à un examen régulier, annuel ou biannuel par le « Comité d’examen des situations économiques ». Le secrétariat de l’OCDE peut, suite à cette enquête, montré des difficultés, faire état des points d’amélioration souhaitable de l’économie d’un pays. « Cette examen par pairs est celui de bons conseils, mais les conseilleurs ne sont pas les payeurs », explique Manek Weintraub. Les pays qui entrent dans l’OCDE ne sont ainsi ni exclus du Club quand leur économie va mal, ni aidés avec des fonds. Au plus, l’OCDE est un garant du sérieux économique d’un pays, ce qui permet de leur accorder des taux plus avantageux sur le marché international des crédits.
L’OCDE est enfin et surtout, une organisation internationale de partages de bonnes pratiques entre pays. Dans de nombreux domaines, Israël pourra ainsi faire comprendre son savoir-faire : politique monétaire, économie de lutte contre l’aridité, ou encore innovations technologiques.
Photo : D.R.