Et voilà, dit Sami Al-Zuhri, porte-parole du Hamas à Gaza, qu’il est question d’y enseigner ce qu’il appelle «le prétendu Holocauste». Scandale. Younis Al-Astal, chef spirituel du Hamas, déclare à l’agence Associated Press qu’il s’agirait là de la «diffusion d’un mensonge» et dénonce dans ce projet d’enseigner la Shoah aux Palestiniens «un crime de guerre».
L’Agence Reuters, pour sa part, rapporte les propos d’enseignants de Cisjordanie (dépendant, donc, de l’Autorité palestinienne) assurant que dans leurs écoles à eux on n’enseigne pas la Shoah. Ouf. Nous sommes soulagés. Mais qu’en est-il de Gaza ?
Il faut attendre quelques jours pour qu’une mise au point soit publiée. Son auteur est Karen Koning Abou Zayd, la commissaire générale de l’UNRWA. Et voici ce que dit la personne qui dirige l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens : «Je peux réfuter les allégations selon lesquelles le programme des écoles de l’ONU comprendrait quoi que ce soit sur l’Holocauste».
Quelques organisations juives américaines se sont émues de ces propos. Une réponse leur a été donnée, le 4 septembre, par le porte-parole du secrétaire général de l’ONU. Selon cette réponse, «l’UNRWA est contre la négation de la Shoah». Mais il n’est pas question pour autant d’enseigner aux enfants palestiniens la réalité de cet événement.
Dans toute cette histoire, on se demande ce qu’il faut admirer le plus : le fanatisme des dirigeants du Hamas, l’hypocrisie de responsables de l’ONU, ou l’étrange pudeur de la presse française, qui n’en a presque pas parlé.
Billet de Meïr Waintrater diffusé sur RCJ le 9 septembre 2009
Photo (Meïr Waintrater) : D.R.