Seulement voilà, affirme Geneviève Erramuzpé, la directrice de la Maison d'Izieu, « il n'y avait aucun André parmi les 44 enfants », ce dont aurait dû se souvenir Maître Collard qui se prévaut aujourd'hui d’avoir été « l’avocat des enfants d’Izieu ».
D'après Roland Rappaport, l'un des principaux avocats lors du procès de Klaus Barbie, « Me Collard n'a pas participé au procès Barbie sinon par une présence à caractère médiatique. Il a plaidé très brièvement et il est parti. Depuis, il ne s'est jamais intéressé à l'association qui a créé le mémorial ni à la mémoire de ce crime contre l'humanité », explique-t-il au Monde. Son confrère Alain Jakubowicz, par ailleurs administrateur de la Maison d'Izieu, ne décolère pas : « C'est une ignominie, c'est objectivement faux ! Il n'y a pas d'avocat des enfants d'Izieu. Jamais je n'oserais me prévaloir d'une telle qualité. » Quant à Me Serge Klarsfeld, il ajoute aussitôt: « rapprocher les enfants d'Izieu du FN, c'est abject. Tenons-les à l'écart du FN ! »
Les tenir à l’écart du Front national ? Bien évidemment, car cette instrumentalisation -quel autre mot pourrions-nous utiliser ?- disons-le franchement a quelque chose de nauséeux et de minable. Au CRIF, nous reprendrons alors le terme qui a été utilisé par Me Klarsfeld : c’est abject !
Photo (Gilbert Collard) : D.R.