Le porte-parole du quai d’Orsay, Frédéric Desagneaux a condamné officiellement vendredi au nom de la France, le discours que Benyamin Netanyahu avait prononcé la veille lors de la cérémonie commémorant la réunification de Jérusalem.
Dans son discours le premier ministre israélien avait eu l’audace d’affirmer que « Jérusalem est la capitale d’Israël et qu’elle le restera pour toujours ».
Depuis sa petite estrade du quai d’Orsay, lors de son point de presse, le porte parole a donc condamné en termes très durs cette déclaration de Nétanyahu en estimant qu’elle « préjugeait du statut final de la ville ».
Frédéric Desagneau a, pour la circonstance, rappelé la position de la France sur le dossier de Jérusalem en indiquant que ce statut final devait être négocié entre israéliens et Palestiniens.
Pourtant, en y regardant de plus près, il apparaît que la position française n’a d’équilibré que l’apparence et que dans les faits la France a d’ores et déjà pris parti pour les Palestiniens.
Ainsi, le consulat de France à Jérusalem est en fait une ambassade officieuse auprès des Palestinien. Le consul de France Alain Rémy l’a reconnu lui-même dans une interview. L’ambassade de France en Israël, elle, est cantonnée à Tel-Aviv. Voila donc comment le quai d’Orsay préjuge de l’issue finale des négociations : Tel-Aviv c’est pour les juifs, Jérusalem c’est pour les arabes.
La diplomatie française - qui préjuge peut-être un peu de ses prérogatives - estime en effet avoir son mot dire sur la question de Jérusalem en vertu d’un accord signé…le 4 février 1536 entre Soliman le Magnifique et François 1er ! Par cet accord, l’empereur turc accordait au roi de France la garde des lieux saints. Une mission très symbolique déjà à l’époque mais dont les fonctionnaires du quai d’Orsay ne ratent pas une occasion pour rappeler qu’elle leur confère un droit au moins moral sur la ville sainte.
Est-ce un hasard si Frédéric Desagneaux, est donné favori pour occuper à la rentrée le poste de consul de France à Jérusalem ? On peut imaginer que c’est pour cette raison que le porte-parole adjoint du quai d’Orsay se sentant pousser des ailes, s’est soudainement envolé vers l’Orient en formulant des idées aussi simplettes. Et aussi hypocrites. Traditionnellement le poste de consul de France à Jérusalem est réservé aux diplomates les plus pro-palestiniens. Manifestement le Quai d’Orsay n’a pas dérogé à la règle.