Selon M. Safavi, les menaces proférées par des responsables israéliens officiels et leur rhétorique belliqueuse à propos d’une éventuelle attaque contre l’Iran renforce ce courant au sein du gouvernement de son pays. Le journal rappelle qu’en juin dernier, le ministre des Transports, Shaul Mofaz, avait déclaré qu’Israël serait obligé d’attaquer les installations nucléaires iraniennes si Téhéran poursuivait son programme d’enrichissement.
L’ayatollah Safavi a déclaré par ailleurs que Téhéran venait d’élaborer une nouvelle politique selon laquelle en cas d’attaque israélienne, la riposte iranienne se bornerait à Israël et ne viserait pas des cibles américaines, au Moyen-Orient ou ailleurs. En cas d’offensive américaine, il n’a pas encore été décidé quelle serait la réponse iranienne.
Amos Harel, commentateur militaire du Haaretz, estime que bien qu’elles aient été faites devant une assemblée restreinte, ces déclarations de M. Safavai étaient adressées à des oreilles israéliennes. Voulant dissuader Israël de lancer sa propre attaque préventive, Téhéran tente de lui faire passer un message selon lequel l’Iran est aussi capable d’attaquer le territoire israélien. Toutefois, estime M. Harel, ces menaces restent au niveau déclaratif. En effet, son aviation étant vieillie et ses missiles de longue portée peu nombreux et imprécis, l’Iran n’est pas réellement capable d’attaquer Israël tout seul, sans se faire aider par le Hamas ou le Hezbollah. De plus, l’Iran ne tirerait aucun profit d’une telle attaque préventive, qui justifierait aux yeux de la communauté internationale la destruction par Israël de ses installations nucléaires.