Il y a une semaine, l’Arabie Saoudite appelait les Etats arabes à se liguer contre l’Iran. Téhéran avait rétorqué que l’Arabie Saoudite ferait mieux de se liguer contre Israël. Sans lui répondre directement, l’Arabie Saoudite s’est rapprochée de la Syrie, invitant son président à Ryad, sans se cacher qu’il cherchait à éloigner Damas de Téhéran pour cordon ombilical entre les mollahs et le Hezbollah, un lien qui est une assurance-vie pour le régime des mollahs. On aurait dû s’attendre à une tempête, mais Téhéran joue la carte du dialogue en envoyant son ministre à Ryad, sans l’annoncer pour ne pas essuyer un refus Saoudiens.
Pour éviter tout malentendu, l’agence officielle saoudienne SPA a tenu à préciser que cette visite n’avait pas été annoncée. Mottaki a néanmoins été reçu par son homologue saoudien, le prince Saoud al-Fayçal, puis par le roi Abdallah, auquel il a remis un message d’Ahmadinejad concernant les relations bilatérales, la situation dans le Golfe Persique et au Proche-Orient (…) Selon Téhéran, après cette visite, Mottaki se rendra également au Koweït et à Bahreïn. Il s’agit de deux des plus importants alliés des Etats-Unis dans région. Après son succès saoudien, le régime se paye le luxe de faire deux bras d’honneur à Washington.