Tribune
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Publié le 27 Janvier 2009

L'Union européenne retire de sa liste des groupes terroristes interdits l'Organisation des moudjahidine du peuple iranien (OMPI).

La France et l'Allemagne s'opposaient à cette décision, qui était à l'ordre du jour d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères, au motif que l'organisation ne s'est pas suffisamment démarquée de certains groupes terroristes et qu'elle est soupçonnée de participer à leur financement.




En 2003, une vaste opération de police au siège de l'OMPI à Auvers-sur-Oise, en région parisienne, avait du reste débouché sur la mise en examen de plusieurs dirigeants, dont Maryam Radjavi, leader du groupe, pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".



Mais le 4 décembre dernier, le tribunal de première instance de la Cour de justice européenne a annulé l'inscription de l'OMPI sur la liste, estimant que l'organisation iranienne n'avait pas bénéficié des moyens de se défendre.



La France conteste ce jugement et a déposé un recours devant la justice européenne. Paris espère obtenir par cette voie la réinscription de l'OMPI sur la liste noire de l'UE dans quelques mois, lors d'une prochaine révision de cette liste.
"Nous continuons de dire que c'est une organisation sur laquelle pèsent des soupçons d'activités liées au financement du terrorisme, ce qui nécessite une certaine vigilance", confiait vendredi un diplomate français.



De son côté, le Haut Représentant pour la politique extérieure de l'UE, Javier Solana, a noté que la décision des Vingt-Sept intervenait en application de la décision de la Cour européenne mais n'avait pas été prise de gaieté de coeur. "Ce n'est pas la position du Conseil, c'est la position de la Cour", a-t-il fait valoir.



Source : L’Express, 27 janvier 2009