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Moins de trois semaines après le vote du Conseil d’Administration de l’université de Paris VI, demandant la mise à l’écart des chercheurs israéliens, la stupeur puis l’indignation ont largement dépassé le cadre de la communauté juive.
J’en veux pour preuve, les tribunes que des journaux comme Le Monde ou Libération, qui par ailleurs ne ménagent pas leurs critiques envers Israël, ont bien voulu publier. Bravo au prix Nobel de Physique Claude Cohen-Tannoudji pour son cri de colère. Et merci à Bernard-Henri Lévy pour sa courageuse prise de position.
Il faut également se féliciter de la mobilisation de la communauté juive. La pétition de protestation a déjà réunie près de 20.000 signatures dont celles de 5.000 universitaires de renom. Une grande manifestation doit avoir lieu ce soir à 17 heures place Jussieu devant l’entrée de l’université. Tous les juifs, tous les démocrates, tous les défenseurs de l’université française, doivent s’y rendre.
L’affaire de Jussieu est une affaire gravissime et exemplaire. Le lobby pro-palestinien et pro-islamique qui gangrène la société française jusque dans ses élites est en l’occurrence allé trop loin et a peut-être commis une erreur qui, je vous le disais, révèle son vrai visage. Derrière une certaine défense de la cause arabe, il n’y a bien souvent que la haine d’Israël et cette haine d’Israël cache bien souvent celle des juifs dans leur ensemble.
La dernière fois que l’université française a exclu des individus en raison de leur race ou de leur religion, c’était sous l’occupation en vertu du statut des juifs. Aujourd’hui ce que propose, ce que réclame Monsieur Gilbert Béréziat, le président de l’Université de Paris VI, et tout son conseil d’administration c’est d’interdire l’université à des chercheurs pour la seule raison qu’ils sont israéliens.
Quelles sont les motivations qui inspirent une telle démarche ? Je vous donne un élément de réponse, sinon de réflexion : Gilbert Béréziat vient d’effectuer un voyage dans les territoires palestiniens lors duquel il a sans sourciller passé un accord de coopération avec l’université Al Najah, de Naplouse, université qui du propre aveu des Palestiniens est un bastion du Hamas et un centre de recrutement des kamikazes.
Manifestement la gangrène gagne du terrain et ne menace plus seulement les lycées de banlieue. L’université française est en passe de devenir l’un des nouveaux territoires perdus de la République.
Clément Weill-Raynal
RCJ, lundi 6 janvier 2003