Une manifestation récente de ce processus a eu lieu en Italie, où un Juif israélien, étudiant à l’Université de Gênes, a été menacé par un Palestinien qui n’en n’était apparemment pas à son premier coup. Les camarades du jeune juif ont essayé de le protéger pendant un certain temps, mais finalement se sont enfuis face à l’agression. La police a refusé d’enquêter sur l’attaque jusqu’à ce que, pressé par la communauté juive, les choses aient évolué et la police commencé à enquêter sur ce lynchage.
L’étudiant qui a été attaqué est aujourd’hui abandonné par ses amis et est critiqué pour avoir fait appel à la police: “Un seul étudiant italien est venu vers moi et m’a dit qu’il était prêt à témoigner à la police pour ce qu’il s’est passé. Même le gars qui partage ma chambre et témoin de l’incident – il tout vu, mais a peur d’être associé à moi en cas de représailles. Le directeur du campus est venu vers moi et m’a dit: «pourquoi se tourner vers la police? Cela va ruiner sa vie.” À son avis, la meilleure solution est mon expulsion de l’école. “
Robert Wistrich de l’Université hébraïque de Jérusalem, offre un aperçu de ce processus dans une interview diffusée sur Aroutz Sheva en anglais: “Wistrich explique qu’aujourd’hui, l’antisémitisme est dirigé non seulement contre Israël mais contre les Juifs du monde entier. Selon lui, la plupart des gens identifient l’antisémitisme avec des symboles et des images très évidentes, comme les nazis, des manifestations fascistes, ou les appels à jeter les Juifs d’un pays particulier. Toutefois, comme il l’explique, ces images sont beaucoup moins visibles aujourd’hui, et l’antisémitisme de 2010 a changé de forme. “Au cours des 40 dernières années, la forme la plus dynamique de l’antisémitisme celle qui est transmise par l’anti-sionisme et la haine d’Israël”, a expliqué Wistrich. Il estime que l’antisémitisme fondé sur la haine d’Israël est plus facile à mettre en oeuvre car il est légal, dans la plupart des pays, de dire ce qu’on veut se battre contre Israël. On ne sera pas puni par la loi. Abordant la question de savoir si des différences existent entre l’antisémitisme du passé et l’antisémitisme moderne, Wistrich a dit qu’il n’y a pas beaucoup de différences aujourd’hui, depuis que le boycott des Juifs existe depuis des centaines d’années… Et qu’il est remis au goût du jour aujourd’hui. Il s’agit d’une continuité évidente de l’antisémitisme classique que nous connaissions dans le passé. “
Après tout, quelle différence entre “interdit aux chiens et aux juifs” et “interdits aux israéliens” ? Aucune. La contagion se propage.
Photo : D.R.