Tribune
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Publié le 11 Août 2008

L’élaboration de nouvelles sanctions contre l’Iran à l’ordre du jour

Le Monde du samedi 9 août revient sur le refus de l'Iran d'accéder à la demande des grandes puissances d'un gel de l'accroissement du nombre de ses centrifugeuses, qui devrait entraîner de nouvelles sanctions contre le pays. Cependant, le quotidien estime que la marge de manœuvre pour augmenter les sanctions de l'ONU contre la République islamique est incertaine : « Une téléconférence a eu lieu le 6 août entre représentants des Six (Etats-Unis, Royaume-Uni, Chine, Russie, France et Allemagne) pour élaborer de nouvelles sanctions, mais le processus menant à un nouveau vote au Conseil de sécurité s'annonce long. Déjà, pour voter le précédent train de sanctions (adopté en mars), il avait fallu négocier pendant neuf mois. Le fait que les Six continuent de procéder ensemble maintient cependant un message unifié, face à Téhéran. Parallèlement, la pression financière et industrielle devrait se poursuivre, hors ONU, pour tenter de signifier à l'Iran qu'il risque d'être de plus en plus isolé. Le récent retrait de la firme norvégienne Statoil, après une décision comparable annoncée par Total, laisse les Iraniens sans partenaire occidental majeur pour développer un secteur de gaz naturel liquéfié jugé important pour leur économie ».


En réalité, l’Iran a bien rendu une réponse à l’offre des Six mais la lettre transmise par les officiels iraniens au chef de la diplomatie européenne, Javier Solana, n'a pas apporté la réponse espérée sur l'idée de double gel (gel des sanctions à l'ONU contre gel de l'accroissement des centrifugeuses). Le texte, assez abscons, appelle à poursuivre des pourparlers sans envisager la moindre concession iranienne. Le Monde estime que la structure multipolaire du régime iranien, la perspective des élections américaines, et le sentiment iranien d'être en position de force au Moyen-Orient figurent parmi les raisons faisant que l’Iran n’a pas pris la décision de négocier sérieusement.
Pourtant, l’offre présentée prévoyait entre autres, un octroi de réacteurs nucléaires à eau légère, des garanties de livraison de combustible nucléaire, des facilités commerciales, et des discussions sur les questions de sécurité au Moyen-Orient. Les grandes puissances avaient en outre fait certaines concessions, les pré négociations proposées permettant la poursuite par l’Iran de l'enrichissement d'uranium pendant six semaines, alors que le dernier délai accordé par le Conseil de sécurité pour la suspension de l'enrichissement a expiré en juin.