Chamseddine explique la situation : « Le guide dans l’État islamique iranien considère donc qu’il a un pouvoir universel sur les chiites dans le monde. Il y a eu une tentative d’exporter ce pouvoir par le biais de représentants ou d’organisations partisanes. Le Hezbollah est l’une des émanations de cette notion et de ce système. En d’autres termes, les membres du Hezbollah sont, certes, libanais, mais en tant que structure et organisation politique, la décision du parti n’est pas libanaise mais est liée au waliy (pouvoir iranien) infaillible. Et de poursuivre : « Cette extension de l’influence vers l’extérieur est-elle inéluctable ? Les Iraniens veulent-ils imposer leur influence définitivement ou cela est-il une démarche provisoire ? Une analyse s’impose sur ce plan. Ce que je peux faire, pourquoi ne pas le faire ? En politique, il n’y a pas de morale. L’Iran cherche-t-il à imposer au Liban un pouvoir qui lui ressemble ? D’ici à 10, 20 ou 30 ans, cela est très possible. En nous basant sur les déclarations, il apparaît que le projet d’État islamique sur base des thèses iraniennes existe et cela se reflète par le biais des moyens du Hezbollah spécifiquement. » Le Hezbollah désire-t-il réellement édifier une République islamique au Liban ? Ibrahim Chamseddine répond : « Si cela est possible, oui, il le fera. Il restera des sunnites, des chrétiens … Le Liban restera le Liban, au plan des frontières et de son tissu social. (...) Le Hezbollah, en tant que prolongement du système iranien, pourrait édifier un État. Dans un État édifié par le Hezbollah, les candidatures aux législatives seraient, à titre d’exemple, soumises à des conditions strictes. Dans ce sens, la formule libanaise telle que nous la connaissons est effectivement très menacée, affirme l’intellectuel chiite.
Source : L’orient le Jour.