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La semaine dernière, à Anvers, deuxième ville de Belgique, plusieurs centaines de jeunes, essentiellement d’origine arabe, se sont affrontés durant toute une nuit avec les forces de l’ordre. Les émeutiers étaient encadrés par la Ligue Arabe Européenne, une petite organisation musulmane créée en Belgique en avril dernier.
A la tête de la Ligue Arabe Européenne, un jeune homme d’origine libanaise, diplômé de sciences politiques, Dyad Abou Jahjah, et dont l’ambition est – je cite – « de transformer Anvers bastion du sionisme en Europe, en Mecque de l’action pro palestinienne ».
Au début, on aurait pu croire à une histoire belge.
Entre autres revendications, la Ligue Arabe Européenne a réclamé que l’arabe soit reconnu comme la quatrième langue officielle du pays. Puis la Ligue Arabe Européenne a créé des petites milices chargées de sillonner les rues d’Anvers pour « lutter contre le racisme ».
Depuis quelques temps cette histoire belge ne fait plus rire la police du royaume. Les autorités commencent à s’inquiéter de la popularité croissante de Dyad Abou Jahjah au sein de la très importante communauté musulmane de Belgique. Certains évoquent même les liens que la Ligue Arabe Européenne entretiendrait avec le Hezbollah libanais.
Jeudi dernier, Abou Jahjah a été interpellé puis écroué. La justice lui reproche d’avoir harangué les émeutiers, de les avoir appelés à s’affronter à la police. Au nom d’Allah. L’information a fait la une des journaux du week-end, en Belgique. Pas en France. C’est loin la Belgique.
Hier soir, Abou Jaja a été libéré de prison. Face aux caméras de la télévision belge et entouré d’une foule de partisan enthousiastes. Grand seigneur, Abou Jaja a averti : « Si la situation dérape à nouveau, l’establishment belge et le lobby sioniste porteront la responsabilité du sang versé ».
Clément Weill-Raynal
RCJ, le 4 décembre 2002