C'est l' « œuvre du siècle », la « chapelle Sixtine des temps modernes », un « monument colossal ». Le gouvernement espagnol ne tarit pas d'éloges sur le projet originellement dévolu au peintre Marc Chagall. Cette œuvre - évaluée à environ 18,5 millions d'euros - fait la fierté du gouvernement espagnol qui l'a financée à hauteur de 40 %. Et pourtant, la polémique sur le financement de la « grotte » bat son plein, alimentée par le Parti populaire (à droite) qui s'est indigné que cette somme astronomique provienne d'un fonds d'aide au développement. La majorité des travaux a été financée par Onuart, une fondation ad hoc public-privé à laquelle participent de grandes entreprises. Mais sur la part publique du financement de 8 millions d'euros donnée via le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, 500.000 euros ont été prélevés dans l'enveloppe de l'aide au développement.
Mardi 11 novembre, l'ambassadeur espagnol auprès de l'Onu à Genève, Javier Garrigues, a tenté d'éteindre la controverse. « À Genève, il y a une quantité de projets et de programmes qui ont pour objectif la promotion du développement à travers les droits de l'homme. En conséquence, le financement du siège principal du nouveau Conseil des droits de l'homme tombe clairement dans la catégorie générale de l'aide au développement », a-t-il déclaré.