Tribune
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Publié le 21 Mars 2011

La famille Fogel assassinée, par Roger Cukierman

Ce texte est publié dans la rubrique Tribunes Libres réservée aux commentaires issus de la presse. Les auteurs expriment ici leurs propres positions, qui peuvent être différentes de celles du CRIF.




Je suis furieux ! Je suis furieux contre ces soi disant êtres humains capables de pousser la sauvagerie jusqu’à égorger un bébé. Il s’agit d’un acte d’un autre temps, d’une autre planète, digne du plus féroce des animaux sauvages. Honte à ceux qui peuvent engendrer de tels monstres !



Comment ne pas évoquer ce lâche assassinat à coup de couteaux commis près de Naplouse, à Itamar contre cinq membres de la famille Fogel, dont un enfant de 11 ans, un autre de 3 ans et un bébé de 3 mois massacré dans son petit berceau.



C’est la sœur de 12 ans qui a découvert l’horrible scène. Deux autres enfants de la famille Fogel ont miraculeusement échappé au massacre alors qu’ils dormaient dans une autre chambre.



Je suis furieux contre tous ceux qui cherchent des excuses politiques à ces assassins. Il n’y a rien de politique, aucune excuse, aucune explication, rien ne peut constituer le début d’une justification.



Je suis furieux contre le Hamas qui s’est réjoui de cette horreur.



Je suis furieux contre l’Autorité palestinienne censée contrôler les populations de Cisjordanie. Ce sont ces mêmes dirigeants qui doivent négocier avec Israël un accord de paix.



Or cela fait des dizaines d’années qu’on leur réclame la fin de l’enseignement de la haine du juif dans les écoles palestiniennes. En vain.



Les dirigeants de l’Autorité palestinienne vont même jusqu’à donner à des rues et des stades des noms de terroristes qui ont assassiné des citoyens israéliens. Pendant que 25.000 personnes éplorées enterraient la famille Fogel, les Palestiniens inauguraient à El Birah à côté de Ramallah au nom de Dalal al Mugrabi la chef des terroristes de l’attentat di 11 mars 1978 sur la route côtière qui avaient assassiné 35 civils israéliens.



Je suis furieux contre les médias occidentaux qui n’ont accordé aucune importance à ces événements dramatiques. Lorsque ce lâche assassinat est mentionné, aussi discrètement que possible, c’est le terme colon qui est utilisé pour qualifier les victimes. Voilà le bébé colon revenu. On déshumanise les victimes en les politisant.



Mais faut-il être furieux contre le monde extérieur ? Forts de nos expériences passées, nous devrions savoir qu’il ne faut pas espérer trop de tous ces humanitaires à la sensibilité et à l’indignation sélectives.



Je suis un chaud partisan de la paix. Je crois à la nécessité de concessions afin que le peuple israélien puisse vivre enfin en paix avec tous ses voisins. Mais où est la volonté de paix de l’autre partie. Avec qui peut-on négocier efficacement ? Ceux avec qui on s’apprête à négocier peuvent-ils imposer à ceux qu’ils représentent d’accepter tout simplement le principe de l’existence d’un pays juif à leur côté.



Certes il faut résister à la tentation de la vengeance. Certes il faut à tout prix préserver l’avenir afin que les enfants et les petits enfants de nos frères israéliens ne soient pas condamnés à vivre éternellement en état de guerre.



Mais le chemin de la paix sera encore bien long et plein d’épreuves douloureuses !



Roger Cukierman, sur Judaïque FM le 21 mars 2011



Photo : © 2011 Erez Lichtfeld