Tribune
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Publié le 30 Juin 2011

La flottille, un coût de plus de 20 millions d'euros, qui paye ? Par Angelo Pezzana

Ce texte est publié dans la rubrique Tribunes Libres réservée aux commentaires issus de la presse. Les auteurs expriment ici leurs propres positions, qui peuvent être différentes de celles du CRIF.




Cette fois la Turquie, le grand sponsor de la Flottille N°1, n'a pas voulu s'impliquer dans la Flotille N°2 et n'a pas mis à disposition ses ports. Mais nos "pacifistes-feints" (1) toujours prêts à signer des déclarations en faveur des Palestiniens, ne se sont pas découragés et ont relancé cette opération après avoir trouvé un port ami en Grèce, qui a pourtant d'autres drames économiques à affronter et ne s'est pas rendue compte d'être en fait complice d'une action illégale, désapprouvée même par l'ONU et l'UE.



Il n'y a plus que 6 navires mais même une flotte de 10 navires (400 personnes à bord) dont un bateau italien sur lequel, d'après le site "infopal", la voix officielle des ennemis d'Israël en Italie, il y aurait également des journalistes italiens, Viviana Mazza du Corriere della Sera, Giampaolo Cadalanu de Repubblica et Giorgio Rinaldi du Secolo XIX. Nous ne savons pas s'ils participent en tant qu'envoyés spéciaux ou à titre personnel mais dans les deux cas c'est un choix malheureux car jamais un organe de presse d'un pays démocratique ne soutient une action criminelle, un acte de piraterie et c'est bien cela, la tentative de briser le blocus maritime en mer Méditerranée devant Gaza. Hier Israël a révoqué la menace d'expulsion et d'interdiction d'accès au pays pendant 10 ans pour les journalistes étrangers embarqués sur les navires de la Flottille. En même temps, le gouvernement Netanyahou a approuvé le plan préparé par la marine israélienne pour arrêter la flottille en haute mer par l'usage de moyens non mortels, comme par exemple de puissants canons à eau.



Avant tout, cette flottille devrait faire l'objet d'une enquête pour savoir qui la finance.



Ugo Volli, expert en communication qui depuis des années analyse les actions de propagande sur le site informazionecorretta, a calculé que l'événement de la flottille a un coût tellement élevé que cela mériterait vraiment de savoir qui la finance. Il y a une dizaine de navires dont l'acquisition ne coûte pas moins de 600 000 € chacun, car il faut bien évidemment exclurela possibilité de les louer, compte-tenu des risques annoncés. Il faut ajouter le coût des équipages. Et celui des militants, sont-ils habitués à voyager à leurs frais au nom de la révolution ? En plus, ajoute Volli, il y a le coût du chargement qui même s'il s'agit de médicaments périmés comme ceux embarqués dans la flottille N°1, ont quand même un coût. Alors qui a investi une somme qui varie entre 20 et 30 millions d'euros ? Pour aller où après ?



À Gaza, quand même, la Croix-Rouge internationale a déclaré qu'il n'y a aucune crise humanitaire dans ce territoire. Une déclaration qui si elle avait été reprise dans nos medias auraient donné à réfléchir sur la bonne foi ou la crédulité des passagers de cette croisière. Cette déclaration n'a pas été publiée par les journaux toujours prêts pourtant à interviewer des intellectuels de différentes nationalités, pourvu qu'ils invoquent les enfants de Gaza et leurs espérances et naturellement portent de lourdes accusations contre la domination israélienne sur la bande de Gaza.



S'ils écrivaient sur tous les navires chargés d'armes qu'Israël a déjà interceptés et empêchés d'atteindre le Hamas, alors leurs lecteurs pourraient s'interroger sur la vraie finalité de la flottille.



Mais non.



Pauvre Corriere (della Sera), surtout quand on pense qu'en 1972, en date du 16 septembre, Indro Montanelli (rédacteur en chef) écrivait dans ce même journal qui accueille désormais les chroniques larmoyantes de Battitisni, et bientôt peut-être celles de Mazza, ces paroles :



« Que les réfugiés palestiniens soient des pauvres victimes, cela ne fait pas de doute. Mais ils sont victimes des états arabes, pas d'Israël. Quant à leurs droits sur la maison de leurs pères, ils n'en ont aucun, parce que leurs pères étaient des sans-abri. Seuls un petit groupe privilégié de Cheiks possédaient des maisons et ils les ont vendues avec joie et de leurs propre choix. Aujourd'hui, enivrés par une propagande de type raciste et nationale-socialiste, les misérables fedayins transfèrent sur Israël la haine qu'ils devraient éprouver contre ceux qui les ont mis dans cette situation. Et leur cas pathétique doit être résolu d'une façon ou d'une autre. Mais il ne faudrait pas dire que les responsables de cet état déplorable sont des « usure-pateurs » juifs. Ceci est historiquement, politiquement et juridiquement faux ».



(1) paci-finti qui font semblant



(Article publié dans le journal italien Libero du 28 juin 2011, et traduit en français par le blog de Danilette)



Photo : D.R.