Tribune
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Publié le 28 Janvier 2011

La haine comme seule arme, par Marc Knobel

Après l’annulation de la conférence qui devait avoir lieu à l’ENS, le 18 janvier 2011 en solidarité avec Stéphane Hessel et en présence des militants du BDS qui ont été déférés devant les tribunaux de Perpignan et de Mulhouse pour leur soutien actif au boycott de produits israéliens, le puissant lobby propalestinien s’est remis en marche et il a intensifié sa campagne d’intimidation et de calomnies contre le CRIF et son président. Les militants qui soutiennent le BDS se sont déchaînés contre le CRIF, et de très nombreux articles ont été publiés dans la presse et sur le Net.




De cette campagne, nous retiendrons plus particulièrement trois phrases, révélatrices et symptomatiques.



1ère phrase :



« Le CRIF combat tout ce qui peut de près ou de loin écorner l'image d'Israël, ce veau d'or moderne des Juifs convertis au nationalisme, un nationalisme auquel ils furent pourtant, dans l'Histoire, si longtemps réfractaires. »



Source : Israël-Palestine : le CRIF bafoue la liberté d'expression et s'en vante, Par Esther Benbassa Rue 89, 15/01/2011.



Tout le monde connaît cette histoire. Moïse était monté sur le mont Sinaï et avait promis qu’il serait de retour quarante jours plus tard. Le quarantième jour était arrivé et il ne donnait aucun signe de retour. Le peuple se tourna alors vers Aharon, sachant qu’il était, lui aussi, un homme divin, destiné à la Grande Prêtrise. Ils lui demandèrent : « Fais pour nous un dieu. » Aharon accéda à leur demande et façonna un veau d’or qu’ils s’empressèrent de révérer. Dans cette phrase, Esther Benbassa décide sciemment de comparer l’attachement démocratique que porte le CRIF à l’Etat d’Israël à une forme d’idolâtrie. Or, Benbassa n’ignore pas ce à quoi elle fait allusion. Cette comparaison n’a qu’un seul objectif : stigmatiser le CRIF et jeter l’opprobre, mais aussi renvoyer l’amitié que nous portons à Israël à une forme d’idolâtrie et au péché du veau d’Or (d’Israël, donc).



2ème phrase :



« Le CRIF, en un mot, terrorise psychologiquement certains Juifs et tous les non-Juifs au nom de la défense d'Israël. »



Source : Esther Benbassa, id.



Cette phrase est incroyable. Elle révèle que pour arriver à SES fins, l’auteure est prête à dire n’importe quoi et à lancer les pires accusations sur le CRIF. La diffamation et l’injure comme seul argument.



3ème phrase :



« J'ai lu l'éditorial du président du CRIF se félicitant de l'interdiction de notre conférence et remerciant des philosophes et écrivains hypocrites et ignorants, qui pérorent sous les ors des salons parisiens tout en ignorant de manière étonnante la vie réelle des gens dans les Territoires palestiniens occupés. L'ignorance et l'hypocrisie de ces gens n'est pas une négligence, mais un crime, car ils encouragent la tendance fasciste qui menace de nous noyer tous, en Israël, en Palestine et en France. »



Source : Cher Monsieur Hessel, Chère Madame Shahid, chers participants, Par Nurit Peled-Elhanan, Le Monde.fr, 26 janvier 2010.



Là encore, la stigmatisation est devenue une arme courante. Les amis d’Israël sont traités d’ « hypocrites » et d’ignorants », qui « pensent briller ». Il n’y a plus de place à l’argumentation, seule compte la stigmatisation. Bref, ces derniers temps beaucoup ont glosé et fantasmé sur le CRIF en utilisant l’intimidation et la calomnie afin de nous broyer et de couvrir d’opprobres Israël et Israël, SEUL.



Terrorisme intellectuel ? Vous parliez, Messieurs et Mesdames de terrorisme intellectuel ?



Allons donc !



Photo : D.R.