1) Le 15 novembre 2010, par voie de communiqué, le CRIF a dénoncé cette exposition mais n’a pas demandé de la censurer (2-3).
2) Sur Internet, une multitude de sites pro palestiniens accusent le CRIF d’avoir commandité l’intrusion de militants pour empêcher que cette exposition continue de se dérouler ou veuillent la « détruire ». Cette affirmation est une diffamation.
3) Cependant, l’exposition en question est choquante car elle montre 85 photographies en couleurs « autour de deux thèmes majeurs, les décombres et les portraits : 35 photographies de bâtiments détruits dont 10 panoramiques montrant les stigmates des bombardements et 50 portraits de Gazaouis blessés au cours de l’opération Plomb durci. »
4) Par conséquent, cette exposition éminemment politique n’a pas sa place au Musée d’art moderne de Paris, dont la vocation n’est pas d’abriter une exposition de propagande.
5) Et, puisqu’on y est, à quand une exposition sur Gaza et la victimologie palestinienne au château de Versailles ?
6) Propagande ? Comment se fait-il que personne n’ait voulu expliquer dans cette exposition ce qu’est le Hamas, ce que sont ses actions, ce qu’est l’endoctrinement totalitaire qu’il fait subir à la population de Gaza ? Comment se peut-il qu’aucun document n’expose les visées totalitaires du Hamas, qui prône explicitement dans sa Charte, la destruction de l’Etat d’Israël ? Par ailleurs, nulle mention n’est faite où que ce soit des attaques incessantes subies par Israël de la part du Hamas. Faut-il rappeler alors que de nombreux Israéliens aussi ont été victimes et marqués à vie par des attentats dont la plus grande partie a été organisée par le Hamas ?
7) Après la publication d’un communiqué du CRIF, la Fondation Carmignac Gestion a déclaré à l’Agence France Presse, le 16 novembre 2010 ne pas avoir « vocation à prendre parti dans le conflit israélo-palestinien ». La Fondation a ajouté qu’elle soutenait « le photojournalisme… dans le but de contribuer à préserver son rôle de témoignage, à vocation humaniste universelle ». Or, cette réponse ne correspond en rien à la réalité. Lors du vernissage-presse de l’exposition, le 4 novembre 2010, il a été rapporté par l’association France-Israël qu’Edouard Carmignac à donner l’explication suivante : « Il est inacceptable de voir les victimes de l’une des plus terribles tragédies du siècle rester pratiquement oubliées et abandonnées de tous. Vu d’Europe, ce n’est pas parce que la réalité effroyable des camps de concentration nazis a vu le jour sur le sol de notre continent que l’on peut accepter aujourd’hui la réalité de ce qui est devenu en 60 ans, avec la radicalisation du conflit israélo-palestinien, un véritable camp d’internement des Palestiniens aux portes d’Israël. »
8) Edouard Carmignac affirme que les Palestiniens « sont oubliés et abandonnés de tous ». Cette assertion est mensongère. Nous pourrions décrire la longue litanie des réfugiés ou des victimes de guerre dont M. Carmignac n’a jamais entendu parler car ils ne font pas les titres de la presse internationale et ils n’intéressent personne.
9) Par ailleurs, comment ne pas être écœuré par les comparaisons scandaleuses qui ont été faites entre les camps de concentration durant la Shoah d’une part et ce qu’Edouard Carmignac prétend être des « camps d’internement des Palestiniens, au portes d’Israël », d’autre part. Cette comparaison indécente est au mieux d’une incroyable ignorance.
10) Toute autre considération en vue de défendre cette exposition s'apparente à de la propagande.
Notes :
2) Communiqué du CRIF, en date du 15 novembre 2010.
Le CRIF dénonce l’exposition du Musée d’art moderne consacrée à Gaza :
Le CRIF est indigné par l’exposition présentée au Musée d’art moderne de Paris sur des personnes mutilées à Gaza.
Kai Wiedenhöfer, connu pour ses positions violemment anti-israéliennes ne veut pas simplement montrer des victimes d’opérations de guerre comme il y en a malheureusement dans tous les conflits armés. Ce photographe fait œuvre de propagande. Il veut ignorer que de nombreux Israéliens aussi ont été victimes et marqués à vie par des attentats dont la plus grande partie a été organisée par le Hamas qui fait peser une loi de fer et de haine sur Gaza.
Cette focalisation contre Israël est un acte de militantisme politique que ne devrait pas accepter le Musée d’art moderne de Paris, qui est sous la responsabilité de la ville de Paris.
3) "Nous sommes surpris que le musée d'Art moderne de Paris puisse abriter une exposition aussi politique que celle-là alors que ce n'est pas forcément sa vocation", a répondu Marc Knobel, chercheur au Crif, interrogé par l'AFP. Il souligne que le Crif n'a pas pour habitude de dénoncer des expositions. "C'est un peu une première", selon M. Knobel. "Nous n'appelons pas pour autant à la censure de cette exposition", a-t-il ajouté. (AFP, 15 novembre 2010).
Photo : D.R.