Tribune
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Publié le 26 Mai 2005

La tentation antisémite Michel Wieviorka Robert Laffont, Paris

Disons-le clairement, après la lecture de la page qui lui était consacrée par Libération, j’ai abordé ce livre avec un préjugé défavorable (l’article de Marianne où il est carrément question de manipulations et celui beaucoup plus neutre du Monde sont parus après ma lecture). Comment en effet, un sociologue pouvait-il tirer comme seules conclusions d’une enquête de deux ans que d’une part, cet antisémitisme n’étant que du ressentiment social il suffirait de s’intéresser aux problèmes de ces jeunes pour que cet antisémitisme disparaisse et d’autre part que les Juifs par leurs prises de positions exagérément favorables à Israël en seraient en partie responsables.



La première affirmation a ceci de choquant qu’elle revient à nier ou au moins à minimiser toute l’histoire de l’antisémitisme. Qu’était d’autre, en effet, que du ressentiment social habilement attisé par quelques agitateurs l’antisémitisme à l’origine des pogromes russes du XIXe siècle ou celui organisé en Allemagne lors de la « Nuit de cristal », ou même celui des noirs américains qui pillaient il y a quelques décennies les magasins juifs de leur quartier ?

La deuxième conclusion est au moins aussi inacceptable, puisqu’elle admet non seulement la doctrine selon laquelle le soutien à Israël serait en soi une opinion criminelle, mais encore qu’elle suggère l’idée que pour être acceptés dans la « communauté nationale » les Juifs, ou certains juifs devraient cesser d’exprimer leurs convictions voire se rallier à l’opinion majoritaire et politiquement correcte. D’autant que l’article entretient la confusion entre « soutien inconditionnel à Israël » et « soutien inconditionnel à la politique du gouvernement israélien », et, en dernier recours, elle culpabilise les victimes.

L’ouvrage a plusieurs mérites. Le moindre n’est pas qu’il souligne l’érosion des tabous dans l’énoncé de discours antisémites et son extension dans « dans toute la sphère sociale », permettant l’expression d’un antisémitisme sans Juifs dans certains quartiers. Il constate une globalisation et une mondialisation de l’antisémitisme pour laquelle l’une des solutions serait une responsabilisation des médias, il reconnaît une timidité à sanctionner l’antisémitisme venu des « victimes », il remarque une incapacité des institutions – et en particulier de l’institution scolaire – à y faire face (mais constatant la part d’idéologie de la part des professeurs, il ne suggère qu’une solution, la formation). L’analyse de la perte de sens de la Shoah dans un contexte de concurrence des victimes, de la globalisation de l’antisémitisme ou de celui qui nous vient des pays arabes est assez réaliste et désespérante.

On peut aussi tomber d’accord sur la non existence de projets politico-idéologiques communs entre l’extrême droite et l’extrême gauche, même si leurs discours convergent parfois, voire se légitiment mutuellement. Par contre, il est plus difficile de le suivre quand, concernant le rapprochement entre islam radical et idéologies gauchistes et tiers-mondistes, il affirme « qu’une telle hypothèse ne se vérifie que bien peu, même si elle trouve ça et là quelques éléments susceptibles de la vérifier ». En tout état de cause, les deux conclusions problématiques soulevées en introduction restent celles sur lesquelles s’appuient ses principales propositions. Le plus problématique reste son désir de rester « crédible » et de ne pas être identifié comme « sioniste » en ne versant pas « dans l’excès », ce qui l’amène à « oublier » certaines données ou à toujours chercher ce qui relativise ses observations les plus sévères.

Concernant la méthodologie, le livre est vendu entouré d’un bandeau rouge affirmant qu’il est le résultat de deux ans d’enquête. Etait-ce si nécessaire à sa légitimation ? Il faudra pourtant dépasser les 134 premières pages pour entrer dans l’enquête elle-même. De l’enquête, de sa méthodologie et d’une méthode éventuelle d’analyse de discours, nous n’aurons que très peu d’aperçus si ce n’est ici où là quelques références à une « intervention sociologique » dont nous ne saurons pas les modalités, pas plus que nous ne saurons sur quels critères ont été choisis les intervenants - ou dans le chapitre sur l’école comment ont été choisis les établissements - ni combien se sont exprimés et quelle est leur représentativité, donnant ainsi parfois l’impression que l’on se trouve plus dans le cadre d’un micro-trottoir lié à l’opportunité individuelle des terrains que dans celui d’une enquête sociologique bien cadrée suivie d’une analyse de discours.

On apprend ensuite, par la page de titre, puis par l’introduction qui rend à chacun son lieu de travail, que 12 chercheurs du laboratoire y ont collaboré. Pourtant, aucun d’eux n’a, semble-t-il, – et on peut se demander pourquoi - collaboré à la rédaction de l’ouvrage. Est-il l’aboutissement d’une réflexion collective ou l’œuvre d’un seul homme ayant utilisé les éléments apportés par son équipe ?

Deuxième remarque d’ensemble : à part quelques aperçus, parfois disséminés dans les notes, il n’y a pas ou presque pas, dans aucun des chapitres, de mise en perspective des discours par une analyse des réalités sociologiques ou géopolitiques particulières des lieux étudiés, de leurs structures sociales, des institutions, des réseaux de relations etc.. L’absence de ces observations risque de conférer une valeur de vérité aux témoignages de quelques acteurs.

Troisième remarque, et peut-être liée à la précédente, des affirmations non fondées sur l’analyse nous sont assénés à plusieurs reprises et sans précaution par l’auteur lui-même comme des vérités. Pour ne citer que celles-là : « La vigilance actuelle des pouvoirs publics, qui demandent notamment des réponses judiciaires rapides aux actes antisémites, fait des Juifs des victimes, actuelles et potentielles, mieux protégées que celles d’autres formes de racisme » (p.23) ou : « Il est vrai qu’en France, dans l’ensemble, on s’indigne plus et plus vite, parfois même dans l’excès, à propos de l’antisémitisme qu’à celui d’autres racismes » (p. 31) ou encore en conclusion du dernier chapitre de la première partie : « De ce point de vue, les radicaux et extrémistes qui prônent un soutien inconditionnel de tous les Juifs à la politique d’Israël quelle qu’elle soit, façonnent une équation Juifs de Diaspora = Israël extrêmement dangereuse, car provoquant en retour des discours antisémites qui reposent sur la même équation ». Toutes ces phrases semblent davantage reprises de la doxa du MRAP ou du politiquement correct médiatique que du travail du sociologue. Sur un autre thème, on trouvera par exemple la mort du petit Mohamed, attribuée à plusieurs reprises par l’auteur lui-même aux Israéliens, bien qu’il soit aujourd’hui admis que ce fait est loin d’être prouvé. Nous verrons d’autres exemples plus loin.

Passons assez vite sur le jugement qu’il porte dès l’abord sur les chiffres « discutables » des actes antisémites pour en venir au chapitre 2 qui pose la question de l’école. Se référant d’abord au livre d’Emmanuel Brenner Les territoires perdus de la République, il le nuance immédiatement à partir d’une enquête réalisée en 2003 par la Fondation de la mémoire de la Shoah et l’Association des professeurs d’Histoire-Géographie qui a adressé un questionnaire à 5344 de ses adhérents pour ne recevoir que 641 réponses (12%). Malgré l’impossibilité de connaître la représentativité des 12% de réponses, l’auteur conclut : « Ce rapport constitue une invitation à ne pas dramatiser à l’excès des problèmes qu’il ne s’agit pas pour autant de nier ou de minimiser […] Il note ‘qu’il s’agit bien plus souvent de « débats un peu vifs » plutôt que d’incidents. Il déplore que les médias le surestime ».

Ni dans ce chapitre, ni dans la sixième partie de l’ouvrage qui le double, n’est mentionné le rapport Obin, daté de juin 2004 (soit près d’un an avant la publication de cet ouvrage) qui porte sur une soixantaine d’établissements répartis sur une vingtaine de départements. Ce rapport pourtant aurait pu remettre en cause ses conclusions : réalisé par les autorités académiques (et donc insoupçonnable), il remarque « la montée en puissance du phénomène religieux dans les quartiers, notamment chez les jeunes » mais aussi « que les manifestations d’appartenance religieuse semblent être, à tous les niveaux du système, la classe, l’établissement, l’académie, l’objet d’une sorte de refoulement, ou de déni généralisé de la part de beaucoup de personnels et de responsables : chacun commençant généralement par déclarer qu’il n’y avait pas matière à nous déplacer car il n’y avait rien à observer ou ne se passait rien dans sa classe, son établissement ou son secteur de responsabilité. […] et qu’en conséquence la conjecture la plus probable est que les observations transcrites dans ce rapport sont sans doute en deçà de la réalité des établissements observés, tant la tendance de nombre de professeurs, de conseillers d’éducation ou de personnels de direction est, en ce domaine, de celer une part de leur réalité professionnelle ».

Un constat de ce rapport au moins aurait mérité d’être repris dans cet ouvrage : « Il est en effet, sous nos yeux, une stupéfiante et cruelle réalité : en France les enfants juifs - et ils sont les seuls dans ce cas - ne peuvent plus de nos jours être scolarisés dans n’importe quel établissement ».

Dans le troisième chapitre, qui dresse un portrait alarmant des dérives de certains discours pro-palestiniens, en particulier dans les partis de l’extrême gauche, on est assez surpris de lire que l’émotion suscitée par ces dérives témoignerait « d’une formidable réactivité de l’intelligentsia dès que le soupçon d’antisémitisme peut exister ou au contraire dès que la critique de la politique israélienne semble entravée » et sidéré par cette conclusion : « les antisémites supposés sont passibles d’être poursuivis en particulier par des associations juives ». La parole de ces associations juives étant selon lui « affaiblie par l’excès, à commencer par la défense inconditionnelle de tout ce qui touche Israël ». Quelle est ici la part de l’analyse sociologique et celle du prêt à penser ? Une analyse partant d’autres prémisses peut être proposée : on peut s’inquiéter de l’étrange surdité d’une majorité de ce qu’il est convenu d’appeler l’Intelligentsia pour les dérives antisémites du discours pro-palestinien, banalisées comme « critiques d’Israël » et s’étonner de l’absence criante des associations de droits de l’Homme autres que juives dans le combat judiciaire légitime contre ce qui est défini en droit français comme un délit, absence qui renforce la stigmatisation et la délégitimation de ceux qui réagissent, perçus alors comme « excessifs » ou pire, comme « sionistes ».

Pourquoi faire à Tariq Ramadan le cadeau d’une exégèse de son discours en extrayant de sa liste d’intellectuels juifs les figures de BHL et de Alain Finkielkraut ?

Comment encore accepter le parallèle fait dans ce chapitre entre Pascal Boniface qui - parce qu’on lui a reproché un rapport douteux sur la relation entre choix de politique étrangère de la France et démographie des Juifs et des Arabes - s’est livré à plusieurs reprises et en particulier dans un ouvrage, à des attaques personnelles et diffamatoires contre certaines personnalités et François Zimeray, dont le seul tort a été de demander avec insistance une enquête sur l’utilisation de l’argent des contribuables européens par l’Autorité palestinienne.

La deuxième partie est consacrée à « l’antisémitisme du ghetto ». L’enquête nous emmène dans une cité de Roubaix. « Le mélange culturel est une réalité admise par la politique municipale ». C’est à peu près tout ce que nous saurons, et cela sans la moindre discussion, de la sociologie du lieu. Dès l’abord nous sommes plongés dans l’univers assez effrayant d’un « antisémitisme sans juifs » (notion qui n’est ici sûrement pas comparable – ce n’est pas dit - à l’antisémitisme réellement sans juif de certains pays musulmans comme l’Indonésie ou le Pakistan, dans la mesure où une grande communauté juive réside dans la ville toute proche de Lille, qu’ils y tiennent des commerces ou occupent des professions libérales que croisent forcément à un moment ou à un autre les jeunes de Roubaix).

Le tableau est effrayant à plus d’un titre. D’abord parce que cet antisémitisme de ressentiment qui nous est décrit rappelle à s’y méprendre celui des pogromistes du XIXème siècle. Eux aussi auraient probablement oublié les Juifs si un propriétaire terrien les avait reçu pour écouter leurs demandes. Mais il suffisait à l’inverse d’un provocateur pour les lancer sur les quartiers juifs. Aujourd’hui les agitateurs les recrutent pour partir en Afghanistan ou en Irak faire le Jihad, comme on l’a vu récemment dans un quartier ghetto identique de Vénissieux.

Plus effrayant encore cette impression que tous les esprits, et pas seulement celui des jeunes sont imprégnés, y compris celui de personnels d’encadrement ou celui de la municipalité.

On doit regretter à ce sujet que l’enquête se soit contentée de témoignages et ait occulté certains faits concrets. Par exemple il y a 10 ans l’affaire du gang de Roubaix, qui alliait grand banditisme et Jihad islamiste.

Il n’y a pas eu d’acte antisémite à Roubaix même, dit l’auteur, et pour cause : il n’y ni Juifs, ni lieux juifs. C’est pourtant à Roubaix, en novembre 2000, lors d’un festival de musique, que des groupes pro-palestiniens se sont réunis sur la Grand-Place pour scander des slogans antisémites à l’encontre de « ce juif [Enrico Macias] qui chante de la musique arabe » (L’Humanité, 27 novembre 2000).

Quand l’auteur affirme comme « vraisemblable mais difficile à établir » la participation de prêches antisémites à ce climat, et note la politique très pro-palestinienne de la municipalité mais conclut que les liens entre islamistes et gauchistes ne sont pas établis, on s’étonne qu’il ne se soit pas intéressé aux réseaux locaux comme par exemple cette association locale « Rencontre et dialogue », - dont d’aucuns disent qu’elle serait proche des frères musulmans. Cette association, dont toutes les manifestations sont affichées sur le site des Verts de Roubaix, avec qui elle partage plusieurs responsables et organise régulièrement avec eux), ainsi qu’avec ATTAC, avec les CCIPPP (voir sur le site du CRIF) et les Etudiants musulmans de France (proches de l’Arabie Saoudite) des rencontres régulières (par exemple le 27 avril 2003) avec Tariq Ramadan et Hassan Iquioussen qui s’est illustré par un soutien aux attaques kamikazes et par un prêche au contenu fortement antisémite diffusé par cassette (une de ces rencontres a dû être annulée à la suite du scandale provoqué par la mise à jour de cette cassette). Et ce qui est vrai au niveau local l’est aussi au niveau national.

Je ne m’attarderai pas sur le chapitre sur les prisons et ses divergences avec le rapport récent des Renseignements Généraux, et j’en arrive à Sarcelles. Dès le départ, l’auteur nous assène une vérité : « les Juifs [y] constituent une communauté puissante », et « une part considérable de la population ». Or on apprend dans le même temps que la population juive, la plus ancienne des communautés de migrants qui se sont installés dans la ville, ne représente en réalité aujourd’hui qu’environ 15% d’une population qui serait pour 22% d’origine africaine, 32% maghrébine et 15% Turque : s’il s’agit bien d’une communauté importante en regard du nombre de Juifs en France, rien ne permet de dire qu’elle est « puissante », ni qu’elle constitue « une part considérable » de la population.

Cela n’empêche pas l’auteur de nous certifier une autre vérité : leur désir de visibilité qui tranche « non seulement avec le modèle classique, républicain, du judaïsme ‘à la française’, mais aussi, et plus encore peut-être, avec la discrétion des autres religions de la ville, chrétienne, musulmane ou bouddhiste – exception faite des Assyro-Chaldéens ». Ce tableau des Juifs, seule communauté, à se « communautariser » face aux autres qui n’auraient qu’un désir, se fondre dans le modèle républicain diverge profondément de celui donné depuis quelques années par d’autres observateurs. On peut par exemple citer un article de Akram B. Ellyas paru dans le Monde Diplomatique en février 1996 sous le titre « replis communautaires à Sarcelles » (www.monde-diplomatique.fr/imprimer/5218/7ac08daea8), ou le reportage paru sur le site des étudiants de l’école supérieure de journalisme de Lille (http://www.esj-lille.fr/atelier/magan2/teo/actu.html).

On aurait aimé en outre connaître la géographie sociale de la ville et/ou que les Juifs s’expriment sur ce retrait des lieux de la multiculturalité dont il leur est fait grief : concernant leur quartier de résidence, quelle est la part de l’évolution de leur statut social ou de leur marginalisation progressive dans des quartiers où de nouvelles générations de musulmans porteurs de préjugés sont devenus petit à petit largement majoritaires ? Où habitent les autres « bourgeois » ? Concernant leur départ, bien réel, du système scolaire public : quelle est la part de leur marginalisation volontaire, de la tendance générale des « bourgeois » à éviter les écoles réputées difficiles ou de l’antisémitisme ? Concernant le reproche qui leur est fait de ne pas participer aux forums d’associations, est-ce une réalité ? Si oui, quelle est la part du pro-palestinisme agressif de certaines associations qui y participent ? Mais soit ils ne se sont pas exprimés sur le sujet, soit l’auteur n’a pas désiré reprendre leurs propos.

Comme à Roubaix, on aurait aimé que les auteurs s’intéressent à la vie de la commune et aux réseaux d’alliance, par exemple à la présence de candidats communautaires aux diverses élections. Peut-être aurait-il fallu aussi essayer de comprendre pourquoi aux Européennes, la liste Euro-palestine avec Dieudonné à sa tête (et les dérapages que l’on connaît), atteint le score record de 10,75% dans la ville voisine de Garges-les-Gonesses (en 4e position), arrive en 5e position à Gennevilliers, en 4e position à Trappes et dépasse la barre des 5% dans 40 communes de Seine-Saint-Denis (elle atteint même 19% dans le quartier du Val Fourré à Mantes-la-Jolie), mais n’obtient « que » 4,13% à Sarcelles ou 3,87% à Créteil où existe aussi une importante communauté juive.

Peut-être qu’en examinant ces données, l’auteur serait revenu sur l’opposition établie en hypothèse entre l’antisémitisme à Sarcelles qui serait lié à la présence d’une communauté juive « visible » et celui sans Juifs de Roubaix, qui l’a amené à conclure à un antisémitisme multiforme, pour envisager au contraire que finalement peu importe la présence ou non de Juifs, l’antisémitisme à Sarcelles est le même que celui de Roubaix : lié davantage à un juif imaginaire qu’à celui que l’on a devant les yeux, et que paradoxalement, la présence de Juifs sans complexes pourrait bien même être un rempart contre certains effets de l’antisémitisme.

Alors, relativiser, oui. Qui a d’ailleurs jamais parlé d’un « phénomène massif, généralisé, ou porté par de puissants groupes sociaux ou politiques » ? La diffusion et l’installation sous couvert de politiquement correct d’un discours peu idéologisé, aux contours pas très nets, où les limites entre le tolérable et l’intolérable s’estompent, et pas spécifiquement porté par des groupes bien identifiés (et donc facile à circonscrire) est finalement beaucoup plus pernicieux. Il ne faut pas se voiler la face.

Anne Lifschitz-Krams