Tribune
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Publié le 3 Janvier 2003

Le combat du savoir contre la dictature du sectarisme

Loin de nous l’idée d’assimiler des temps difficiles à une période très sombre de l’Histoire. Les attaques contre les synagogues, les écoles juives et les agressions contre les membres de notre Communauté depuis deux longues années et demi n’ont rien de commun avec les années noires de la montée du nazisme en Allemagne et il serait dérisoire de parler en France de « Nuit de cristal ».



Néanmoins, les universitaires ne peuvent ignorer l’Histoire et ceux qui tentent de la faire bégayer se déshonorent. Les manœuvres de l’Université Paris VI pour boycotter Israël sont une réminiscence d’un passé monstrueux, un crime contre l’éthique, un contresens géopolitique.

La réminiscence d’un passé monstrueux : comment oublier « Hitler chassant Einstein » ? Comment ne pas se souvenir du numerus clausus pratiqué par Hitler et par Staline à l’encontre des universitaires et des étudiants juifs, dont les survivants trouvèrent refuge en Israël où ils ont créé ou rejoint des universités aussi prestigieuses que celle de Jérusalem ?

Un crime contre l’éthique : il y a dans le terme d’« université » le sens même d’universalisme, si généreusement enseigné, pratiqué, modélisé dans l’Université israélienne, accueillant des étudiantes et des étudiants de toutes origines, de nations même hostiles à Israël, car le credo des hommes et des femmes qui dirigent l’Université Hébraïque de Jérusalem, l’Université de Tel Aviv, celle de Bar Ilan à Ramat Gan, celle de Ben Gourion dans le Neguev, le Technion et l’Université de Haïfa, l’Institut Weizmann à Rehovot et les nombreux instituts universitaires répartis dans tout le pays, c’est l’ouverture sur le monde, le triomphe du savoir et de la science sur le sectarisme et l’obscurantisme. Sectarisme et obscurantisme vers lesquels se précipiteraient les universités françaises partisanes du boycott.

Un contresens géopolitique : Les universités israéliennes sont un lieu permanent de débat et de réflexion où se forge sans cesse la capacité des étudiants israéliens, juifs et arabes à fréquenter, à comprendre et à respecter l’autre, un lieu où certainement se construira un jour la paix au Proche-Orient. En fermant le dialogue, les universitaires français ont-ils si peu foi en la cause qu’ils s’imaginent défendre qu’ils choisissent le mur du silence ?

Le 31 juillet 2002, sur le campus du Mont Scopus de l’Université Hébraïque de Jérusalem, des terroristes ont commis un crime contre l’Université, en y assassinant des étudiants, dont le jeune David Gritz qui symbolisait si merveilleusement cette aspiration au savoir et au respect d’autrui. Les boycotteurs d’aujourd’hui ont-ils conscience qu’ils sont les alliés de ces assassins imbéciles ?

Signez la pétition contre le boycott, visitez les sites des Universités israéliennes avec lesquelles nous créons dès aujourd’hui des liens et soutenez le combat du savoir contre la dictature du sectarisme.

Jean-François STROUF