Le conflit israélo-palestinien à la Mutualité

Il est toujours très intéressant de se rendre dans un meeting pro palestinien comme celui qui était organisé mercredi soir à la Mutualité. Il est toujours bon d’observer, d’écouter les arguments des orateurs à la tribune de prendre le pouls de la salle. De tâter le terrain.

Je vous le dis tout de suite, le meeting s’est déroulé sans incident, ni dérapage majeur. La grande salle de la Mutualité était pleine. Deux à trois mille personnes avaient répondu à l’appel. Beaucoup de jeunes arabes mais aussi beaucoup de vieux gauchistes et de vieux staliniens connus. Il y a trente cinq ans, ils avaient trente ans. Ils soutenaient déjà la cause palestinienne. Et bien d’autres causes encore.

A la tribune, l’historienne communiste, Madeleine Réberioux, qui présidait le meeting l’a d’ailleurs rappelé : « C’est de ce palais de la Mutualité – a-t-elle déclaré, d’où sont partis tant de lucides et de généreux appels ».

Eh oui, aujourd’hui les amis d’Arafat, les compagnons de route du Hamas, les thuriféraires du Djihad islamique se placent toujours et sans aucune pudeur dans le camp de la lucidité et de la générosité.

Et Madeleine Rébérioux a d’ailleurs eu raison de procéder à ce bref rappel du passé. C’est bien dans ce temple de la gauche qu’est le Palais de la Mutualité que se sont effectivement tenus tant de meeting parisiens, tant de réunions publiques où des révolutionnaires de salon avides de slogans faciles et d’idées simples sont venus depuis des lustres faire le plein de bonne conscience gratuite et d’héroïsme pour pas cher. Et il parait que cela s’appelle « générosité » et « lucidité ».

C’est de ce palais de la Mutualité que les mêmes organisations, Parti Communiste en tête, faisaient, il y a cinquante ans, applaudir Staline, huer les médecins juifs en blouse blanche, réclamaient et obtenaient la corde pour Slansky. C’est de ce même palais de La Mutualité que les mêmes organisations - je pense à la Ligue Communiste révolutionnaire - faisaient applaudir, il y a trente ans l’entrée des troupes de Pol Pot dans Pnom Pen, saluaient la victoire de la dictature au Viet Nam et glorifiaient déjà le terrorisme palestinien dont l’objectif clairement avoué à l’époque était de détruire Israël et de rejeter les juifs à la mer.

Clément Weill-Raynal

RCJ, le 22 novembre 2002

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