Tribune
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Publié le 19 Juin 2008

Le droit des femmes au cœur d'une querelle au Conseil des droits de l'homme

Le droit de critiquer la Charia et le sort des femmes dans les pays qui l'appliquent a été l'objet d'une querelle entre occidentaux et musulmans lors de la dernière assemblée du Conseil des droits de l'Homme, révèle les quotidiennes.com, de Genève (15 juin 2008).


Une querelle entre occidentaux et musulmans s’est conclue par une déclaration du président du Conseil, l’ambassadeur roumain Doru Romulus Costea, qui a intimé l’ordre au représentant de deux ONG de s’abstenir de tout jugement de valeur sur une croyance ou une loi religieuse. Tout a commencé lors de la lecture d'une déclaration conjointe des ONG Association for World Education (AWE) et International Humanist and Ethical Union (IHEU) qui dénonçait la lapidation des femmes adultères et le mariage des filles dès l’âge de 9 ans, pratiqués dans les pays « qui appliquent la charia » Accusé d'islamophobie, le représentant des ONG, David Littman, a été aussitôt interrompu par plus d’une quinzaine d’interventions furibondes émanant de l’Egypte, du Pakistan et de l’Iran, tant et si bien que le débat a dû être suspendu pendant plus d’une demi-heure.
A la reprise, le président du Conseil a assuré que le Conseil des droits de l’homme « n’est pas préparé à discuter à fond des questions religieuses: en conséquence, nous ne devons pas le faire ». Il a assuré interrompre dorénavant quiquonque émettra un jugement de valeur sur une croyance religieuse, une loi ou un document religieux. Le droit des femmes au cœur d'une querelle au Conseil des droits de l'homme Les milieux diplomatiques européens restent perplexes face à cette décision: « le Conseil des droits de l’homme est tout à fait qualifié pour évoquer la liberté de religion et de conviction », estime-t-on. Le temps de parole des ONG devant le Conseil est déjà réduit au minimum et « il convient de ne pas limiter davantage leur expression tant qu’elles n’appellent pas à la haine raciale et religieuse », a ajouté un diplomate européen lors d'un entretien à l’AFP.