Le thème : La critique contre l'ONU n'est pas nouvelle. Soixante ans après sa création, l'Organisation des Nations unies a déçu tous ceux qui croyaient en sa vocation universelle pour les droits de l'homme. Malka Marcovich, historienne, se lance dans un réquisitoire contre les dérives de l'organisation et surtout contre le silence des démocraties en matière des droits de la femme. A l'exception de quelques résolutions sur le sort des femmes afghanes ou de l'ex-Yougoslavie, note-t-elle, aucune n'a porté sur les femmes violées, mutilées ou déplacées au Darfour, ou encore sur les lapidations en Iran... L'auteur discerne un péché originel dans la Déclaration même des droits de l'homme de 1948 qui ne mentionne pas la démocratie. Une dérive qui n'a fait que s'aggraver. Pour Marcovich, la conférence mondiale contre le racisme à Durban en août 2001 a marqué un tournant. L'auteur dénonce l'offensive sans pareille menée depuis lors par l'Organisation de la conférence islamique, la Chine, la Russie, Cuba pour limiter la liberté d'expression.
La proposition: Pourquoi ne pas créer une autre organisation internationale ? C'est la suggestion de Malka Marcovich. L'Europe, avec les autres démocraties, devrait prendre l'initiative. Le risque de cette proposition serait néanmoins de fonder un club restreint autour de principes occidentaux mais qui n'aurait pas de pouvoir sur le reste du monde « non démocratique ». Reste un ouvrage qui, en retraçant l'histoire de l'ONU, permet de soulever des questions sur une organisation qui demeure le plus petit dénominateur commun à 192 pays
Source: Les Echos, 1er octobre 2008.