Tribune
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Publié le 23 Février 2009

Les Etats-Unis à Durban II ?

La nouvelle administration américaine semble bel et bien décidée à reconsidérer ses positions quant à sa participation à la prochaine Conférence sur le racisme organisée à Genève en avril prochain, annonce le site Internet de la Tribune de Genève. Mieux, elle n’exclut même plus de rentrer au Conseil des droits de l’homme. L’actuel ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’ONU, Warren W. Tichenor, s’était montré toujours très critique envers cet organe des Nations Unies. Dans les couloirs du ­Palais des Nations, on s’impatiente de connaître le nom de son successeur.



L’administration Obama peut-elle encore déminer le terrain et donner une nouvelle impulsion? Le secrétaire général de l’ONU le croit. Après s’être félicité du retour des Etats-Unis, Ban Ki-moon a dit qu’il fallait maintenant régler «les questions en suspens (…) afin d’assurer le succès» de la conférence sur le racisme. Trouver un texte de compromis s’annonce difficile mais plus impossible. L’ambassadeur de France auprès des Nations Unies à Genève, Jean-Baptiste Mattei, observe que les nouvelles positions américaines «contribuent à améliorer le climat».
Tout le monde est d’accord pour dire que les Etats-Unis viennent d’envoyer un signal fort. Dans ce contexte, la diplomatie suisse va s’efforcer de jouer de tout son poids et de toute son influence pour sauver la conférence d’avril prochain. Comme pays hôte elle sait le partie qu’elle peut tirer d’un succès diplomatique planétaire mais ne mésestime pas non plus les effets d’un éventuel fiasco pour son image. D’autant que, comme en 2001, la question israélo-palestinienne pourrait bien envahir les débats. Il y a huit ans, plusieurs pays et organisations non gouvernementales avaient utilisé la conférence comme une tribune, donnant lieu à des dérapages antisémites.
Après avoir annoncé qu’elle réintégrait le processus de Durban, La Maison-Blanche a d’ailleurs dû rassurer les leaders de la communauté juive américaine. Israël qui craint de voir la conférence déraper comme en 2001 appelle à son boycott. «Israël attend du monde libre qu’il ne participe pas à Durban II», vient de déclarer Tzipi Livni. Pour l’instant l’administration Obama répond qu’en participant les Etats-Unis pourront maîtriser son déroulement. «Les nouvelles positions américaines contribuent à améliorer le climat».
Photo (Jean-Baptiste Mattei) : D.R.