Dans ce texte, Trotski affirme que « L’abolition complète de la religion ne sera atteinte que dans une structure socialiste complètement développée, c’est à dire, lorsqu’il y aura une technique qui libérera l’homme de toute dépendance dégradante envers la nature. Cela n’est possible que dans le cadre de rapports sociaux déniés de tout mystère, parfaitement lucides et n’oppressant pas l’humanité. La religion traduit le chaos de la nature et le chaos des rapports sociaux dans le langage d’images fantastiques. » Trotski va même jusqu’à écrire que « ce serait l'erreur la plus grande et la plus tragique pour un marxiste de penser que les millions de gens (en particulier les paysans et les artisans), qui ont été condamnés par toute la société moderne à vivre dans l'obscurité, dans l'ignorance et dans la superstition, peuvent s'en sortir seulement en suivant la ligne droite de l'éducation marxiste. On devrait fournir à ces millions de gens, à des fins de propagande, la littérature athée la plus variée… » En décembre 1925, Trotski publie dans le journal Za Novii Bit (La nouvelle vie), un nouvel article « Construire le socialisme implique émanciper les femmes et protéger les mères ». La conclusion de cet article est édifiante : « De l’esclavage des femmes pousse des préjugés et des superstitions qui ensevelissent les enfants de la nouvelle génération et qui pénètrent profondément dans les pores de la conscience nationale. La meilleure voie, et la plus efficace, du combat contre la superstition de la religion et la voie de la préoccupation totale pour la mère. Elle doit être redressée et éclairée. La libération de la mère nécessite la coupure du dernier cordon ombilical liant le peuple avec le passé sombre et superstitieux. »
On se demande bien alors pourquoi les internationalistes fossilisés du NPA (des années 2010) trahissent ainsi la pensée de leur maître ? Pourquoi donc soutiennent-ils Tariq Ramadan, l’ineffable docte des Frères musulmans ? Pourquoi donc refusent-ils de condamner clairement les agissements des islamistes en Algérie ou de condamner tout aussi clairement l’islamiste El Béchir qui, au Soudan, continue de martyriser son peuple ? Et, qu’est ce que cette ambiguïté vis-à-vis du Hamas, du Hezbollah ou du Djiad international ? Enfin, pourquoi donc (dans un mouvement qui comptait dans les années 50-70 tant de pionnières du féminisme) trouve-t-on aujourd’hui une candidate voilée ? Est-ce cela la Révolution ?
Les internationalistes fossilisés du NPA et les soixante-huitards attardés ont des yeux de chimène pour les islamistes. Les uns et les autres peuvent donc manger dans la même écuelle idéologique.
Marc Knobel