Tribune
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Publié le 24 Août 2010

Les quatre piliers de la nationalité, par Patrick Weil

La France n'a pas à craindre des identifications à une région, au pays d'origine ou à une religion : elles se composent le plus souvent avec l'appartenance à la nation et l'adhésion à ses valeurs historiques. Le risque est plutôt dans l'exacerbation et la dramatisation des différences, ou dans l'interprétation des demandes de reconnaissance comme des refus d'appartenance.




Rappelons-nous qu'interrogé en 1968 dans la revue Esprit, sur le risque de double allégeance que ferait courir à la nation la solidarité manifestée par les juifs de France à l'égard d'Israël en 1967, Emmanuel Levinas répondait : "Vérité et destin... ne tiennent pas dans les catégories politiques et nationales. Ils ne menacent pas plus l'allégeance à la France que ne la menacent d'autres aventures spirituelles... Etre juif pleinement conscient, chrétien pleinement conscient, c'est toujours se trouver en porte-à-faux dans l'Etre. Vous aussi, ami musulman, mon ennemi sans haine de la guerre des Six-Jours ! Mais c'est à de telles aventures courues par ses citoyens qu'un grand Etat moderne, c'est-à-dire serviteur de l'humanité, doit sa grandeur, son attention au présent et sa présence au monde." Ces valeurs universelles, la tâche des dirigeants du pays est d'abord de les incarner et de les faire vivre.



Article publié dans le Monde du 23 août 2010. Patrick Weil est historien et politologue (pour en lire l’intégralité, cliquer sur le lien)



Photo (Patrick Weil) : D.R.



(lemonde.fr)