Qu’est ce donc que cette nouvelle agitation ? Et, d’où vient-elle, par exemple pour la France ?
Explication :
L’association pro-palestinienne dénommée la CAPJPO-EUROPALESTINE présidée par l’inénarrable Olivia Zemor, avait organisé à la Bourse du travail de Saint-Denis une journée de formation à l’intention de ses militants, le vendredi 6 mai 2011 afin de préparer cette journée du 8 juillet.
Le thème ? « La nécessité de s’engager pour la Palestine. »
Invité d’honneur ? Tariq Ramadan.
Rappelons que la CAPJPO veut susciter dans l’opinion publique, un grand courant d’hostilité à l’égard d’Israël. Les militants sont tellement persuadés de la justesse de leur cause qu’ils n’hésitent pas à investir les forums, les salons, les magasins ; ils écrivent des lettres enflammées, ils conspuent et s’agitent. Des méthodes qui avaient même été dénoncées par l’Association France-Palestine Solidarité sur son site Internet le 8 juillet 2010.
Bref, la CAPJPO ne fait pas l’unanimité dans le landerneau pro palestinien. Cela ne l’empêche pourtant pas de continuer à gigoter. L’activisme doit être sans cesse alimenté. C’est pour cette raison qu’ils se réunissent fréquemment.
C’est ainsi que, devant un large auditoire, Tariq Ramadan est venu conforter les militants dans leur engagement, lors d’un long exposé de 32 minutes (1). Nous retiendrons de cette intervention quelques propos dont -pour certains- le caractère est manifestement illicite.
1) Tariq Ramadan fait du conflit israélo-palestinien le centre de gravité de tous les conflits locaux, pour exhorter les militants à s’engager, tout en dédouanant le Hamas et le Hezbollah des crimes qu’ils commettent. Que dit-il ? « Il ne faut jamais, jamais lâcher prise sur la question israélo-palestinien ». Pourquoi ? « Il faut savoir qu’au centre de toutes les situations locales, vous trouverez (le) conflit israélo-palestinien. » Ben voyons…
2) Puis, Tariq Ramadan stigmatise longuement ce qu’il nomme les « lobbies » (juifs, (sic)), puis des intellectuels, des journalistes et des politiciens français qui seraient « franchement … des trouillards, des peureux, des lâches », proclame-t-il. « Ils ne feront rien, ils ne diront rien, leur succès politiques se feront au dépens de la vie d’innocents ». Dans cette longue logorrhée aussi aberrante que ridicule, nous retiendrons également qu’il fait un peu plus loin un amalgame entre le racisme anti-arabe et ceux qui soutiennent Israël, insinuant par là-même qu’ils fomentent ce racisme.
3) Pour animer le militantisme, il soutient aussi le boycott. Alors que la campagne de boycott des produits israéliens est en fait une provocation à la discrimination en raison de la nationalité, délit punissable d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende par l'article 24, alinéa 8 de la loi du 29 juillet 1881 et, si elle est suivie d'effets, de peines pouvant aller jusqu'à trois ans d'emprisonnement, Tariq Ramadan déclare : « il faut avoir un discours très clair. On ne lâchera pas sur la question palestinienne, on ne lâchera pas en matière d’info, on ne lâchera pas en matière de boycott. »
4) Et pour terminer son allocution, il s’exclame : « On s’en moque du 20h, On a la rue, on a les gens, on a la capacité de faire et tout est possible à ce niveau là. La force, c’est aussi la conscience de la force » !
Dans les années 80, le philosophe Alain Finkielkraut parlait de la « réprobation d’Israël ». Lorsqu’on écoute le discours de Tariq Ramadan, on se rend compte que la réprobation est toujours là. On y ajoute seulement un peu plus de haine, de vociférations, de diffamations, de gesticulations et d’insultes. C’est ainsi que l’on importe le conflit israélo-palestinien en France.
Mais, ceux qui sont obsédés par Israël jusqu’à plus soif, que font-ils pour dénoncer les assassinats qui sont commis en ce moment même en Syrie ?
Ceux-là, n’en doutons pas, n’iront jamais bloquer à Roissy le comptoir de la Syrian Arab Airlines !
"Antisionistes de tous les pays", vous me faites pitié (2).
Note :
2) Je recomande vivemant la lecture du magistral "Israël et la question juive" De Pierre-André Taguieff, Les provinciales, 2011, 278 pages.
Photo : D.R.