Roger Pinto, le président de Siona n’a pas apprécié l’article de la chroniqueuse du Monde publié le 20 novembre .Il lui explique pourquoi.
Madame,
Je lis souvent avec intérêt vos chroniques parues dans « Le Monde » et vos interventions sur les différentes chaînes à la Télévision.
J’ai été extrêmement surpris par vos commentaires sur Israël parus dans « Le Monde » du 20 novembre dernier.
Je constate que vous avez une méconnaissance réelle du conflit israélo-palestinien et relève que vous écrivez :
1. « Pour que l’autorité palestinienne soit en position de force, il faut qu’elle obtienne au moins le gel des colonies ».
2. « Hélas, il y a bien longtemps que l’accumulation des monnaies d’échange coté israélien ressemble à une fuite en avant suicidaire ».
3. « A force d’utiliser les colonies comme boucliers humains, Israël entretient un fanatisme qui n’est pas le moindre de ses ennemis intérieurs ; Tsahal est infiltré par des militaires orthodoxes combattant au nom de D… et non plus au nom de la Nation….
La violence disproportionnée avec laquelle l’armée israélienne a répondu au harcèlement des roquettes du Hamas trahit cette perte de raison ».
Votre seul 3ème point évoque déjà de façon évidente des données erronées du conflit israélo-palestinien.
Affirmer que l’armée israélienne est infiltrée par des militaires orthodoxes combattant au nom de D…, et non plus au nom de la nation, est tout à fait fantaisiste et démontre de votre part une volonté de stigmatiser Israël.
Après votre confrontation avec Tarik Ramadan sur FR3, vous tentez peut être de vous disculper vis-à-vis de la partie arabe, en attaquant Israël avec par des arguments plus que douteux.
En fait, dans votre analyse, vous passez sous silence les éléments qui me semblent essentiels :
1. Le plus grand danger qui menace la paix dans le monde c’est l’islamisme dont le bras armé est le terrorisme.
2. Israël, seul pays démocratique de la région, est le seul rempart du monde occidental et du monde libre dans la région.
3. La complaisance excessive de l’Europe et en particulier des pays de l’Union Européenne vis-à-vis des palestiniens n’a fait que conforter le monde arabe dans son intransigeance et exacerber les passions.
4. Le règlement du conflit israélo-palestinien nécessite évidemment la création d’un état palestinien sans oublier que ce conflit est un prétexte qui maintient, de façade le consensus des Pays Arabes notamment entre pays chiites et sunnites. Par ailleurs faire croire que la création d’un état palestinien va régler tous les problèmes de la région est une utopie.
Concernant le règlement même du conflit, la paix ne sera possible que lorsque les palestiniens auront définitivement admis que leur rêve de détruire Israël n’a aucune chance de se réaliser, lorsque les livres scolaires palestiniens ne déborderont plus de haine anti-juive et anti-israélienne et lorsqu’ils auront reconnu Israël comme un Etat juif, comme le précise la résolution de l’O.N.U. de novembre 1947.
Enfin, j’espère que vous admettrez que Gaza est libre depuis que le Premier Ministre Ariel Sharon l’a fait évacuer ; Si le Hamas n’en avait pas fait une base d’agression, il n’y aurait pas de blocus à Gaza. Si Mr Arafat avait accepté en son temps les concessions du Premier Ministre Ehoud Barak, concessions que certains israéliens considéraient comme exorbitantes, un état palestinien serait depuis longtemps une réalité.
Je regrette que votre aveuglement ait provoqué chez vous cette « perte de raison », pour reprendre vos propres termes.
Veuillez agréer, Madame, l’expression de mes meilleures salutations.
Roger Pinto
Photo (Roger Pinto) : © 2009 Alain Azria