Tribune
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Publié le 21 Juillet 2004

Lorsque Catholiques et Juifs travaillent main dans la main

Tous ceux et toutes celles qui oeuvrent pour le dialogue judéo-chrétien afin que la connaissance, la compréhension, le respect et l’amitié se substituent aux malentendus séculaires et aux traditions d’hostilité, doivent se réjouir de cette heureuse initiative.



Trois évêques français, le Cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, le Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon et Monseigneur Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux viennent de fonder avec le rabbin Israël Singer, Président du Directoire du Congrès Juif Mondial, une fondation dénommée Iah’ad – in unum (Ensemble en hébreu et ensemble en latin).

Cette fondation aura pour vocation de soutenir dans toute l’Europe les initiatives de dialogue entre les autorités catholiques et juives. La fondation encouragera par ailleurs Juifs et Catholiques à s’associer pour des œuvres sociales en faveur des pauvres. Elle promouvra enfin les valeurs morales qui leur sont communes.

Par ailleurs, Iah’ad – in unum travaillera cette année à identifier les fosses communes de Juifs assassinés par les nazis en Ukraine pour leur donner une sépulture religieuse juive. En lien avec le Grand Rabbin d’Ukraine M. Bleich, le Père Patrick Desbois mènera à bien cette identification des fosses communes des victimes juives en Ukraine. Dans le même esprit, sous l’inspiration d’Israël Singer, une institution juive et Caritas (organisation caritive catholique) se sont associées à Buenos Aires pour ouvrir des centres sociaux communs en faveur des plus démunis.

De nouvelles perspectives apparaissent donc. Elles viennent renforcer le fructueux dialogue qui fut amorcé dès l’année 1948 par le Professeur Jules Isaac et Edouard Fley qui fondèrent en France « l’Amitié Judéo-Chrétienne ». Il faut rappeler également que le Concile Vatican II ouvrit de prodigieuses perspectives et que le Pontificat de Jean-Paul II est marqué par une action constante et une reconnaissance qui marque les esprits et les cœurs.

Il apparaît donc d’ors et déjà que Catholiques et Juifs peuvent non seulement dialoguer mais doivent œuvrer mutuellement et être au service de la société. On ne peut que témoigner de notre gratitude et féliciter les trois cardinaux et se réjouir qu’une telle initiative bilatérale soit engagée par l’Eglise Catholique française.

Marc Knobel