Tribune
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Publié le 22 Septembre 2009

Mahmoud Ahmadinejad, le totalitaire et le mystique fou

Mahmoud Ahmadinejad persévère. Alors qu’il participait le 18 septembre 2009 à une manifestation de solidarité avec les palestiniens, le président iranien a qualifié la Shoah de « mensonge et de prétexte à la création de l’Etat hébreu ». Il a ajouté qu’« affronter Israël était un devoir national et religieux ».




Depuis de nombreuses années, nous nous sommes (par trop hélas) habitués aux délirantes frasques et pantalonnades du fumeux Ahmadinejad. Il est vrai que le petit roquet iranien n’oublie jamais d’en remettre une couche, lorsqu’il s’agit de nier la Shoah, de cracher sur nos tombes et de proférer des injures ou de menacer d’un feu nucléaire l’Etat d’Israël. Ahmadinejad est d’ailleurs coutumier du fait. Comment pouvons-nous l'expliquer?



1) Ahmadinejad cherche à détourner l’attention de son peuple qui, rappelons-le, souffre. Rien de mieux en effet que d’allumer d’autres braises, lorsque les langues (iraniennes) se délient, lorsque la colère (iranienne) gronde et que le peuple (iranien) descend dans la rue, pour s’en prendre au tyran (Ahmadinejad), à son gouvernement, et au Guide suprême iranien, Ali Khamenei.



2) Ahmadinejad a besoin de détourner l’attention de son peuple, nous venons de le voir. Il y a aussi ici un calcul politique. L’enragé Ahmadinejad va de plus en plus loin et ses accusations sont de plus en plus violentes et ordurières. En montrant ainsi les crocs, il montre également qu’il ne craint pas d’être condamné par la communauté internationale. Pire, il s’en moque, puisqu’il se dit « fier » de provoquer la colère occidentale. Quelque part, on peut raisonnablement penser qu’Ahmadinejad nous teste. Quelles condamnations supplémentaires suffiront-elles donc à le faire taire ?



3) Ahmadinejad poursuit une stratégie. Il veut être le seul qui dit tout haut ce que la rue iranienne entend et/ou pense tout bas, ou bruyamment. Ainsi, Ahmadinejad veut que la rue s’habitue ou se réjouisse de ses émissions bruyantes et de ses injures. Par ailleurs, répéter à satiété qu’Israël c’est la quintessence du mal ou « un cancer » ; le dire et le proclamer, jour après jour, c’est l’habituer au fait qu’un jour, il faudra bien passer par là: combattre le mal absolu avec une arme absolue.



4) De fait, Ahmadinejad est probablement convaincu qu’il a une mission à accomplir. Puisque le mystique tyran croit que le Mahdi va arriver d'ici deux, trois, quatre ou cinq ans, pourquoi agirait-il avec ménagement? C'est le moment de se montrer fort, pur et dur. Et si, la croyance en un Mahdi est au centre de sa foi, que fera-t-il demain pour faciliter son éventuelle venue ?


Marc Knobel
Photo : D.R.