Tribune
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Publié le 15 Octobre 2003

Mur, quel mur ?

Dans votre Newsletter du 14 octobre vous avez une rubrique intitulée "le mur de sécurité," dans laquelle vous renvoyez à deux articles qui utilisent également ce terme de "mur."



Or, c'est un terme totalement impropre. En effet, sur les 170 kilomètres construits jusqu'ici par Israël, il n'y a que 7 kilomètres de mur, en trois tronçons. Mur construit il y a 5 ans et demie pour protéger les ouvriers qui travaillaient sur l'autoroute Nord Sud israélienne et étaient pris pour cible par des tireurs palestiniens.

Le reste est, en fait, une barrière électronique - pas électrique et que l'on peut donc toucher sans danger - comme il y en existe entre Israël, le Liban et la Syrie et le long du Jourdain. Barrière efficace qui prévient les infiltrations en Israël. Et qui peut être modifiée ou enlevée très facilement.

Seuls 5.000 Palestiniens vivent du côté ouest de la barrière qui a été édifiée et 640 kilomètres carrés de terres palestiniennes dont 1/3 sont des terres agricoles se retrouvent également à l'ouest. C'est pour leur faciliter les choses autant que faire se peut que 41 portes de passage ont été ouvertes bien que cela réduise l'efficacité de la barrière.

Quant aux oliviers arrachés, il y en a eu 60.000. Arbres qu'Israël va replanter. De plus un fonds de 50 millions d'Euros a été créé pour dédommager les agriculteurs palestiniens pour 5 ans de production alors qu'un arbre produit des olives après 3 ans. Or l'Autorité Palestinienne a interdit à ceux-ci de toucher ces indemnités, sous peine de représailles…

Et personne ne parle du mur de protection qui a du être érigé à Gilo, ce quartier qui a été la cible de tirs de Palestiniens qui habitent de l'autre côté de la Vallée qui le longe. Un mur sur lequel des paysages en trompe-l'œil ont été peints. Sans que l'ONU ne s'en préoccupe.

On peut s'étonner également que personne ne mentionne le fait que, depuis l'érection de la barrière sur la section nord, d'une part des attentats ont été évités, et d'autre part, trois fois plus de Palestiniens travaillent désormais en Israël.

Hélène Keller-Lind